Ce film est très bon mais le réalisateur dit (1) ne pas avoir lu avant son scenario l'autobiographie Ma guerre de 30 ans sur l'île de Lubang (2) écrite en 1974 du lieutenant Hiro Onoda.
D’après mes lectures sur internet, le film change certains faits réels, les minimise ou les ignore. Les dates imprimées du film nous donnent un repère dans le temps et nous donnent aussi l’impression d'un récit historique fidèle. C'est partiellement vrai.
Ce qui est un peu gênant c'est que le film nous parle de la propagande japonaise et l'endoctrinement de l'époque des soldats japonnais et nous livre une histoire un peu enjolivée pour les spectateurs de 2021. On ne peut pas vraiment parler d'une hagiographie mais c'est un peu trop proche a mon goût vu la réalité des choses.
Ces 4 soldats japonnais auraient brûlé chaque année les récoltes des paysans philippins et tué +50 civils. Sur 2h40, le film ne montre qu'une seule fois cette destruction par le feu de la récolte et les 6 ou 7 civils tués le sont par autodéfense.
Son dernier compagnon aurai été tué par tir par la police lors d'une destruction par le feu des récoltes et pas harponner en se lavant dans une rivière comme dans le film.
Je trouve que les autorités philippines ont eu beaucoup de patience avec ces saccages, vols et crimes de sang a répétition pendant presque 30 ans. Comme gouverneur de l’Île, je les aurai neutralisé bien plus rapidement en moins d'une année après 2 ou 3 tentatives a l'amiable (qui ont échoué dans cette histoire).
Malgré les 2h40, le récit s’arrête quand il quitte son île. J'aurai bien aimé un petit résumé de 5 a 10 min sur sa vie d’après.
(1) Arthur Harari s’est documenté pour les besoins de son film et a notamment rencontré au Japon Bernard Cendron, auteur en 1974, avec Gérard Chenu, du livre, Onoda, 30 ans seul en guerre dans la jungle. Cependant, le réalisateur n’a pas lu Ma guerre de 30 ans sur l'île de Lubang, ouvrage écrit par Onoda lui-même : « Je l’ai découvert plus tard quand le scénario était déjà écrit et qu’on allait commencer le tournage. Ne pas avoir lu le livre m’a donné la liberté d’inventer le personnage que je voulais. Pour moi, Onoda était un carburateur à fiction et je ne voulais être prisonnier de sa subjectivité ».
(2) Suite a l’édition de 1974 en anglais on trouve une réédition en 2020 en français avec le titre Au nom du Japon et en livre de poche en 2021.