"Onoda" film français sortie en 2021, porté par un casting japonais et s'enracinant dans le contexte de la colonisation nippone durant la seconde guerre mondiale des îles du pacifique.
C'est pour moi...
Une image, une couleur, une lumière, un grain, des plans, des effets, des zooms, des focales volontairement rétro, désuète, vieillotte...fruit d'une réalisation s'inscrivant dans le cinéma des années 60/70, m'évocant la démarche d'un Kurosawa...
Une ambiance, qui malgré son contexte, légère, sereine, poétique, douce, un rythme lent, progressif, contemplatif, misant sur l'évasion et une suprenante emphase sur l'humour et la couillonerie permettant de mettre en lumière ses thèmes et sa réflexion en seconde lecture, lui m'évocant la démarche de Kitano...
Un héro Onoda-san, une équipe, une bande de copains, attachant et touchant par leurs caractères, leurs psychologies, leurs sensibilités, leurs identités, leurs folies, aussi par leurs échanges verbaux, leurs routines quotidiennes, leurs relations entre eux, permettant d'incarner différentes personnalités et donc allégories, là m'évocant les protagonistes propres aux œuvres de Miike...
Une réflexion, une métaphore typiquement nippone autour des thèmes tels que l'aliénation à un dogme, les traumatismes de l'abdication de l'empire, la fidélité à une organisation, la défense patriotique, la foi en une nation, la colonisation américaine, l'asservissement à un supérieur et à une hiérarchie, la dignité au sein de la société japonaise mais aussi plus universelle, sur le sens de la vie, à nécessité d'avoir un but, la perte de sens, la futilité des tâches professionnelles, la lutte contre la solitude, la solidarité, la fraternité et l'amitié...
C'est donc à la fois un hommage passionné et amoureux à une nation, à son peuple et sa culture...un film sur l'homme, l'humanité, nos sociétés, leurs dérives, leurs folies...un voyage onirique, enivrant, chimérique dans une époque, une île, un recit au point de nous faire perdre tout notion de temps, d'espace, de réalité, totalement en consennance avec cet homme, ce mythe...le tout autant sur le fond que sur la forme...sublime et donc chef-d'œuvre.......