Dis-donc Kevin ! Tu crois que personne ne t'a vu pomper impunément "Unforgiven" de Clint ?! Cette histoire de deux cow-boys rangés des embrouilles qui mettent une ville à feu et à sang pour venger l'assassinat de leur pote (et plus grave encore : leur chien !!!) perpétré par une bande de salopards constituée d'un riche fermier qui tyrannise sa ville et joue le marionnettiste avec le marshall et ses hommes de main ?!
Bien qu'il n'y ait pas le moindre champs de maïs à caresser, les infinies étendues vertes et vallonnées et les rivières scintillantes du Wyoming procurent de très beaux plans larges. Pour la forme, se la jouer contemplatif pour l'extase du rendu visuel en Blu-Ray, c'est réussi mais le fond est aussi creux qu'un Kinder sans sa surprise !
Pourtant Robert Duvall est irréprochable dans son rôle du dernier véritable cow-boy. Comme il le dit fièrement dans une scène, le moule l'ayant créé a été brisé depuis.
En ancien militaire des opérations spéciales puis tueur à gage, tu tiens parfaitement ton rôle d'homme brisé et torturé par son passé, taciturne, pisse-froid...mais qu'il ait un tel coeur d'artichaut, qu'il soit aussi emprunté qu'un ado de 12 ans lors de sa pseudo-romance avec la soeur du docteur (Annette Benning) parait peu crédible. Sans un baiser, une caresse où le moindre effleurement mais seulement quelques lignes de dialogues suffisent à leur mettre la bague au doigt ! Cette amourette de la fin du XIXème fait passer le speed-dating pour de grandes histoires d'amour !
Après une longue attente, les 20 minutes qui constituent le gunfight sont réussies. La chorégraphie est intense, nerveuse, ça flingue comme il faut, les corps sont projetés par les tirs de carabine, les impacts de balles font gicler le sang...Par contre, ces revolvers qui tirent des cartouches par dizaine, c'est un emprunt ou un hommage à John Woo ? Car un revolver n'a jamais tiré plus de 6 cartouches (malgré les affabulations googliennes de Gothic) !
Hormi un rythme traînant, quelques détails cumulés les uns aux autres m'ont agacé tout le long du film : la musique sirupeuse et envahissante de Mickael Kamen, des fondus enchainés au sein de mêmes scènes, des ralentis dégueulasses dégradant l'image, la pitoyable scène du chien sauvé de la noyade, une ambiance trop politiquement correct, une fin ultra lisse, des clichés du Western repris et usés jusqu'à l'os...
Je sais Kevin que tu génères pas mal de détracteurs. Parfois pour de bonnes raisons ("Bodyguard", "Robin des Bois", "Waterworld"...) et parfois pour de mauvaises, tellement tes choix et tes interprétations m'ont paru irréprochables ("JFK", "Dance With Wolves", "A Perfect World", "Wyatt Earp", "Untouchables"...).
Alors, sans rancune cow-boy !