Un couple de jolis trentenaires légèrement abîmé par le quotidien et le boulot s'autorise quelques jours de vacances dans un quelconque club de vacances là où le soleil est rouge brûlant et la mer transparente, un village de vacances aseptisé pour un couple pas loin du vide affectif, checkant ses mails sur l'ordinateur portable en rentrant de la piscine et visitant les boutiques locales avant d'aller se coucher. On pense à faire l'amour mais l'envie passe rapidement, alors on s'endort dos à dos. Pourtant tout semble ne pas être fichu, on rit toujours, on s'embrasse, on s'enlace, mais aux petites rancunes d'hier que l'on a préféré taire se sont ajoutées les rancunes d'aujourd'hui, on s'en veut sans se l'avouer, on est prisonniers l'un de l'autre. Une après-midi de plongée sous marine en groupe semble être un bon moyen de guérir cet amour en fuite, le contact avec la nature et les éléments, les coraux et les jolis poissons clowns, sans oublier les requins. Il suffit que l'organisateur de la sortie en mer se soit gouré dans le compte de ses passagers à la fin de l'excursion et que nos jolis amoureux se soient un peu attardés sous la surface de l'eau auprès des muraines, pour que le bateau, qui n'était pourtant pas complet, revienne au port afin que les vacanciers aient le temps de se changer pour la soirée tropicale au village. Voilà le couple abandonné au milieu des océans, le film de vacances se transforme alors en survival horror, le cadre est inondé d'eau, on boit la tasse et on flippe grave, tout est suggestif, tout est gore dans nos têtes, le couple est perdu au milieu des eaux, ils crient à l'aide et font de grands signes; se déroule alors sous nos yeux, durant trois quarts d'heures, une séquence qui met les nerfs à vif. Petit film, grande frousse : la flaque de l'année. Hydrophobes s'abstenir.