Vendu comme la synthèse d'un Projet Blair Witch et du Grand Bleu (voire Les dents de la mer pour son gros poisson), film ayant créé la surprise et déchaîné les passions lors du festival de Sundance, et dont les critiques cinématographiques françaises furent globalement positives... Open Water (que je traduirais trivialement par "les WC non occupés") passait ce soir sur la chaîne Ciné Cinéma FRISSON, et je me suis dit que c'était l'occasion d'enrichir un peu plus ma culture cinématographique car pour critiquer un film en bien comme en mal, il vaut mieux l'avoir vu...
Et là je crie à l'arnaque, au gros pétard mouillé, détrempé même... 1H16 d'ennui ultime où je me demandais comment Chris Kentis qui porte la casquette de Réalisateur, Scénariste, Directeur de la photographie, Monteur (et peut-être même requin figurant qui sait?) avait réussi à entuber autant de monde en faisant croire via ses interviews qu'il filmait l'eau comme un personnage à part entière. En fait, pendant 1H16, il ne filme pas l'eau mais du vide, du néant intersidéral. Soit disant dans le but d'identifier le spectateur à ses protagonistes et de les rendre attachants on se tape 40mn de préparatifs de départ en vacances bien méritées pour cause de surmenage au boulot, de séance de bronzage, de brossage de dents, tentative de calin sauvée par une migraine (mais on perçoit quelques tétons et poils pubiens pour ne pas décrocher du film) et d'une chasse au moustique en pleine nuit (là je spoile tout désolé). Tout ça avec des dialogues inintéressants et quasi inexistants. Le reste du film ne sera que 2 personnes pataugeant dans l'eau filmées en plan rapproché paniquant quand des ailerons de poissons findus les frôleront, entrecoupés (pour meubler) de scènes bucoliques où nous verront un lézard s'ennuyer lui aussi mais sur la terre ferme. Bilan du carnage : 2 piqüres de méduse, 1 égratignure causée par un requin, 1 morsure (dont la suite se passera dans le noir complet), un cadavre qui se fait dévorer (non non, je vous rassure on ne voit rien) et une suicidaire qui préfère se laisser couler...
Et dire que certains ont crié au génie... "ouaih c'est super car c'est tiré d'une histoire vraie, le réalisateur dans un souci de réalisme à filmé avec une DV pour faire comme un film de vacances...". Chris Kentis nous révèle surtout qu'il tente de dissimuler le fait qu'il n'est pas doué pour ce métier, qu'il ne sait pas filmer et que son argument de pseudo-réalisme cache un manque de moyens évidents. L'absence avouée et délibérée d'ajouts d'SFX plombe carrément le rythme du film car les requins n'attaquent jamais et ne font que se balader à côté des acteurs (puisque les 3 pauvres séquences d'actions ne sont que suggérées et sont fulgurantes). Jamais les requins ne nous font peur, au contraire, on attend que ça qu'ils attaquent et qu'ils bouffent quelqu'un. Deep Blue Sea (Peur Bleue), bien qu'un gros nanar assumé était autrement plus fun.
Bref, "Jaws" (Les dents de la mer) demeure un pur chef d'oeuvre de trouille qui a traumatisé des générations de spectateurs. Tout le monde n'a pas le talent de Steven Spielberg. Open Water aura juste réussi grâce à son interminable bruit de clapotis, à me donner envie de me vider la vessie.
(critique écrite le 19/04/2007)