Une autre chef d’œuvre signé John Frankenheimer. Après le film Le train sorti un an plus tôt, le cinéaste nous donne un autre aperçu de sa maîtrise des principaux aspects de la réalisation : un sens du récit, une conceptualisation de l’image qui se marie parfaitement au propos et une direction d’acteurs impeccable. Une compagnie clandestine s’est donnée pour mission d’offrir l’opportunité d’adhérer au bonheur en changeant de personnalité du tout au tout. Le processus inclus la simulation de la mort de la personne, la création d’un nouvel individu et la transformation de l’apparence par la chirurgie plastique. Un employé de banque dont la vie matrimoniale et sociale est plutôt terne se laisse convaincre d’enjoliver son existence. Il deviendra artiste peintre possédant une certaine renommée. Il fera la rencontre d’une femme embauchée par la compagnie à son insu pour l’aider à s’adapter à sa nouvelle vie. Mais en vain. Le jour où il demande de changer à nouveau de personnalité avec droit de regard sur son profil, c’est dans la peau d’un cadavre qu’il se retrouvera. Lorsque le protagoniste suivi par un personnage louche entre dans le wagon du métro dans la première séquence, vous embarquez avec lui et vous le suivez jusqu’à ce qu’on l’envoie dans l’autre monde. Les interprètes nous rendent la vie facile. John Randolph joue l’angoisse de manière très juste en homme ciblé et Roch Hudson est tout aussi convaincant dans le nouvel individu créé de toute pièce. Les personnages secondaires sont savoureux. Du cinéma à la perfection et immensément plaisant !