En deux lignes :
Dans les années 60, si les fake news ne faisaient pas encore le Buzz, les politiciens promettaient déjà la Lune. C’était tout un cinéma.
Et en un peu plus :
Voici une œuvre qui n’est pas une œuvre de cinéma (scandale !), mais le fruit d’une commande pour la télévision, plus précisément pour Arte (ouf ! ou aïe !, c’est selon).
William Karel a essentiellement consacré sa carrière de réalisateur (il a eu d’autres vies auparavant – ouvrier chez Renault, travailleur dans un kibboutz, reporter-photographe, etc.) aux documentaires. Fasciné par les coulisses du pouvoir et par l’histoire, il a réalisé plusieurs portraits critiques d’hommes politiques français ou américains et s’est même penché sur le fonctionnement de la CIA.
La chaîne Arte lui confie la charge de réaliser un documentaire sur la manipulation des archives et sur la désinformation. Dans un premier temps, Karel souhaite analyser le cas des faux carnets de Hitler mais il se rend compte assez rapidement que le traitement académique d’un tel sujet est, selon ses propres termes, « mortellement ennuyeux ».
Il change donc radicalement de méthode et tourne Opération Lune qui relate une enquête menée sur la face cachée de la course à la Lune. En questionnant les liens troubles que son collègue Stanley Kubrick aurait entretenus avec la NASA à la fin des années 60, en interrogeant les conseillers de Richard Nixon, sa secrétaire Eve Kendall, l’astronaute Buzz Aldrin et grâce aux témoignages d’Ambrose Chapel et de Dimitri Muffley, anciens agents de la CIA et du KGB, il nous présente quelque chose de tout à fait incroyable.
Opération Lune nous invite à nous questionner sur la nature de la vérité historique et ce qui la fonde. C’est une opportunité rare de faire preuve d’esprit critique en temps réel. Faut-il accepter sans broncher ce que l’on nous suggère ? Comment faire la part des choses, en tant que spectateur, entre version officielle, mensonge et contre-vérité ?
Ceci n’est pas un documentaire. C’est un manifeste.
Peut-être les documentaires n’existent-ils pas, d’ailleurs.