Hakim n’est pas seulement policier, c’est aussi et surtout un teubé. Pour une raison qui nous échappe, il est choisi par Interpol (la bonne blague) pour infiltrer la communauté portugaise pour les besoins d’une enquête (trafic de cocaïne dans le milieu du bâtiment. Portugais > Bâtiment, ça y est, vous avez compris le lien ?).
Voilà le pitch totalement naze d’Opération Portugal (2021), une comédie communautariste bidon, acquise par Sony Pictures France. Clairement, on devine aisément que Sony n’a pas retenu ce film pour son potentiel de « rigolance » mais uniquement par obligation (puisque le CSA leur impose d’acquérir des œuvres françaises selon un certain pourcentage de leur ressources annuelles). C’est donc par dépit qu’ils ont fait bonne grâce en mettant des biftons dans cette purge et d’entrée de jeu, Frank Cimière pose les bases de son film et annonce frontalement aux spectateurs dans quelle merde ils se sont fourrés. C’est bien simple, le film n'a même pas commencé depuis 5min que le personnage principal se retrouve dans un camion frigorifique avec le pénis collé aux parois (avouez que c’est drôle hein ? Vous le voyez, vous aussi le niveau de « drôlerie » ? Le level de rigolitude auquel on va être confronté pendant 90 putains de longues minutes ?).
Et la suite ne sera qu’une succession de ramassis de clichés et d’humour d’école primaire. On a droit à un pauvre running-gag portant sur la circoncision ratée du héros ou de la Ventoline® que les protagonistes se servent en guise de déodorant (pourquoi ?). Non mais sérieux ? Qui a écrit cette daube ? Une réunion de SEGPA anonymes ?
Non seulement l’histoire est à chier mais même les seconds-rôles font peine à voir. Les agents d’Interpol ne servent strictement à rien en dehors de desservir le film. Je ne comprendrais jamais les réalisateurs qui s’obstinent à faire jouer Vincent Moscato (Les Gaous - 2003), le mec est rugbyman & commentateur sportif, pas comédien ! Ça s’apprend le métier d’acteur, ça ne s’improvise pas ! Le pire étant Farida Ouchani dans le cliché de la mama marocaine pas foutu d’aligner 3 mots de français sans en faire des caisses (sans parler de la lourdeur orthographique, notamment lorsqu’elle envoie un SMS à son fils : "alli li bleus"). A quel moment c’est censé être drôle, à moins d’être déficient mental ? En fait, tout le film repose sans cesse sur le même ressort comique basé sur la confrontation entre deux milieux diamétralement opposés. Deux communautés avec ses propres codes, coutumes et religions (un maghrébin obligé de bouffer du saucisson, boire de l’alcool, faire ses ablutions dans le bénitier, …).
S’il fallait en retenir quelque chose, en dehors d’avoir cette désagréable impression de s’être foutu de notre gueule, ce serait la prestation de D’jal qui ne s’en sort pas trop mal, grimé avec son postiche et sa moustache et qui ne fait que reprendre son rôle du portugais qu’il avait interprété au Jamel Comedy Club. Pour le reste, c’est relativement mauvais, grotesque et débilisant à outrance.
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