Ayant importé au préalable deux Américains pour renverser les rôles de l'offre et de la demande en matière de mafia, Risi a fait un épigramme criminel plein d'humour où il se surpasse pour confronter les Napolitains à leurs propres contradictions. En fait, la mafia n'est jamais nommée : on préfère tout oublier et remplacer les bobos par Dudu et sa mamma aux côtés de Totó, une soupe italienne bien relevée - mais il y a trop d'épices.
Car si l'on n'est pas en Sicile, le scénario est clairement un souk. Heureusement qu'y surnagent les petits crimes et les grandes gueules qui font tout le charme d'un Risi pamphlétaire ; à Naples, à l'en croire, tout se passe et tout son contraire, au vu et au su de toute la ville sans que personne ne le sache. On respecte l'argent d'un saint mais on moque le prêtre, on pousse le voleur au forfait puis on l'arrête. C'est un film policier sans police, un thriller sans frissons que de rire, bref, un renversement des codes qui est ne devient rien de plus qu'agréable, parce qu'il ne se contient pas.
Quantième Art