Nolan s'est encore une fois déchaîné dans un long métrage qui a l'impression d'être un marathon pour le spectateur. Entre la saga de la bombe atomique et la rivalité entre Oppenheimer et Strauss, on finit par se demander s'il ne s'agit pas de deux films en un. C'est long, c'est épuisant, et on en ressort avec l'impression d'avoir suivi un feuilleton qui aurait mérité quelques épisodes de moins. Les images sont belles, pas de doute là-dessus, mais leur cohérence laisse à désirer. Un passé qui virevolte entre noir et blanc et couleur, pareil pour le futur. On a l'impression d'être dans un jeu de lumières sans règles claires, c'est anarchique.
Les dialogues ressemblent à un soufflé : gonflés et vides à la fois. Ça sent le blockbuster à plein nez, avec ces phrases choc balancées juste avant un cut brutal.
Et le silence, où est le silence ? La musique est partout, tout le temps, comme un vacarme ininterrompu. Sauf une fois, un moment de grâce qui ne suffit pas à sauver le reste. Et puis il y a ces scènes, ces scènes qui semblent n'être là que pour remplir. Comme si Nolan avait voulu faire durer le plaisir, mais au final, ça ressemble plus à un étirement douloureux. Et la subtilité ? Oubliez-la, elle a été jetée par la fenêtre depuis longtemps. On dirait que Nolan a voulu nous servir un plat riche et complexe, mais tout ce qu'on a, c'est une soupe lourde et indigeste.