On ne passe pas un mauvais moment devant Oppenheimer. Mais une fois le visionnage passé, il ne reste pas grand chose. A part de belles images, Nolan n'a pas grand chose à montrer et à part une belle histoire, il n'a rien à dire. Et c'est dommage, car force est de constater que des belles images dans ce film il y en a, le visionnage est alors assez agréable. Mais c'est tout.
Oppenheimer, tout comme énormément de scientifiques dans l'histoire, est une figure cinématographiquement très intéressante. Il y a mille façons d'aborder un sujet comme celui-là ; je pense que Nolan a choisi une des moins pertinentes. Il touche énormément de sujets, sans jamais rien creuser ni jamais ne rien laisser à l'imagination du spectateur. Et c'est là que le bât blesse. Dans ce film, le spectateur est tenu par la main pour ne pas s'aventurer en dehors de l'habitude. Alors qu'on pourrait dire tellement de choses sur un sujet comme celui-ci. Dès que je me suis vu me demander si le film n'abordait pas un aspect sensible du sujet, un dialogue venait me rappeler que non, ce n'est pas ce genre de film. C'est la plus grosse critique que je puisse faire : tout dire avec des dialogues, guider ainsi la pensée du spectateur c'est de l'anti cinéma.
Je n'ai pas de problèmes avec des films longs, même si c'est long pour rien. Mais ici j'ai la drôle d'impression que la durée du film est artificielle. Ca ressemble à du remplissage. Comme dans certaines séries qui s'étendent sur des quantités d'épisodes sans n'avoir rien à dire pour pouvoir continuer à vendre. Je pense que c'est dû au personnage de Strauss. Alors oui, ça donne deux points de vue, ce qui peut être intéressant. Mais là je trouve que ça ne fonctionne pas, ça tombe comme un cheveu sur la soupe, un gros cheveu. Parce que le film veut trop en dire et trop en montrer. Mais à force de trop parler on finit par ne plus rien dire. Et c'est mon sentiment, le film se perd à donner de l'importance à ce qui n'en a pas vraiment. Nolan a dit s'être inspiré d'Amadeus pour la confrontation entre Oppenheimer et Strauss. Je pense qu'il n'a pas compris ce qu'il a vu.
En ce qui concerne le montage du film (critique récurrente), ça ne m'a pas perturbé. Je trouve ce découpage inutile mais dans le cinéma l'inutile a sa place, alors pourquoi pas ? Ca ne gêne pas mais ça ne rajoute rien.
C'est du bon divertissement, mais ce n'est pas du grand cinéma.