En tant que grand fan des films de Jean-Jacques Annaud (y compris Sa majesté Minor, c'est dire), je suis au regret de constater que Or noir est extrêmement moyen, car terriblement conventionnel, et loin de ce qu'un tel sujet aurait pu donner.
Il y a pourtant des bonnes choses dans ce film ; tout d'abord, la peu de SFX utilisés, avec des attroupements de centaines de figurants, ce qui donne toujours un cachet à l'image, la photo est aussi très réussie.
On retrouve dans ce film la volonté d'Annaud à nous proposer quelque chose de différent dans le cinéma français, avec un soin notable aux détails qui sont frappant, comme ces pauvres cavaliers qui affrontent un char surarmé, et qui arrivent pourtant à en déloger leur propriétaire car ces soldats arabes connaissent le terrain aride qu'est le sable.
A côté de ça, je trouve que les acteurs sont tous en retraits, que ce soit le rôle de potiche de Freida Pinto, la difficulté qu'a Tahar Rahim à dire son texte (et à la post-synchro très douteuse), et je ne parlerais pas de Antonio Banderas qui a l'air dans un autre film. Et c'est vraiment frustrant de voir des tels acteurs sous-utilisés, car les quelques moments où ils sont entiers, il peut même souffler un frisson de "Lawrence d'Arabie" ; ainsi, la vision de Rahim courant dans le sable la coiffe blanche au vent ne peut que rappeler une célèbre scène du film de Lean, où Peter O'Toole a eu droit à la même scène, 50 ans auparavant).
Peut-être que Jean-Jacques Annaud a été moins impliqué dans ce film que dans les autres, c'est une commande du Quatar, ce qui manque surtout, c'est le souffle épique propre à ce genre d'aventures, mais on dirait que dès qu'il y a du sable, le cinéma français s'enlise, que ce soit "La captive du désert", "Fort Saganne" ou "Le dernier vol", ça manque vraiment de panache, et au final, une sacrée déception; même si il faut souligner que la majorité du film a été fait en dur, comme à l'ancienne.