Elu meilleur film de l’année 1972 par le New York Film Critics Circle, “Orange Mécanique” a pourtant été sujet à polémique. Le film, aussi culte que violent a été retiré des salles au Royaume-Uni après 61 semaines de projection en salles. Les lettres de protestation et de menaces envers le réalisateur auront eu raison du film qui ne sera disponible qu’à sa mort, 27 ans plus tard. Mais quel est le sujet ? Malcolm McDowell incarne un jeune chef de bande. Son charisme semble lui valoir toute obéissance. Si bien qu’il entraîne ses droogs dans des actes sadiques et violents, le tout parsemé d’érotisme et de musique classique. Entre meurtre, viol et baston, le film sera accusé d’avoir été trop esthétisé. Pourtant, la seconde partie cherche à punir notre protagoniste. Il se retrouve en prison pour quatorze ans de réclusion criminelle. Mais deux ans plus tard, le ministre de l’intérieur le sélectionne pour expérimenter la technique Ludovico, un traitement censé éradiquer toute forme de délinquance en lui par la thérapie de l’aversion. Chaque jour pendant deux semaines, le jeune Alex se voit poser des écarquilleurs aux yeux et doit regarder des films violents. La technique semble fonctionner au point qu’il exprime également une aversion pour la bande-son qui n’est autre que la “Symphonie n°9 de Beethoven”. Remis en liberté, Alex n’a plus de libre choix et apparaît totalement sans défense. En adaptant le roman d’Anthony Burgess, Stanley Kubrick joue avec nos nerfs. Dès que l’intrigue nous fait trop délirer grâce à une mise en scène pop et énergisée, il installe une atmosphère malsaine pour mieux critiquer la société moderne. Chef d’oeuvre cinématographique, “Orange Mécanique” est une oeuvre radicale, marquante et est le reflet d’une société meurtrie par ses codes.