Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "depuis le temps que je dois voir ce film."


Scénario :
Un gamin qui boit couramment du lait dans lequel on met des drogues qui rendent violentes, fait des trucs violents comme tabasser des gens, tabasser ses potes, tabasser des gens avant de les violer, coucher avec des filles sans les tabasser mais en accéléré. Il finit par se faire chopper et est le cobaye d'un traitement contre la violence qui le conduit à être forcé de mater des films en continue dans une salle de cinéma. Genre avec les yeux écarquillés et tout et tout...


C'est sombre, violent et aucun personnage n'est attachant, mais comme y a des costumes chelous, une esthétique qui hurle ON EST DANS LES ANNÉES 70 et des accents anglais, alors ça va.


Moralité : le cinéma c'est de la merde et regarder trop de films fait vomir. Et le lait ça rend violent.



En tant que sujet d'étude :



Orange Mécanique est un bon sujet pour analyser ... à quel point je peux me faire une image mentale d'un film sans l'avoir vu.


Il faut savoir que pendant longtemps ce film s'est retrouvé sur ma liste des "films cultes que je ne regarderais jamais" tant leur réputation de film ultra-violent ou choquant me rebute. Parmi cette liste se trouve Cannibal Hollocaust, Battle Royale , Irreversible ainsi que Salo ou les 120 journées de Sodome. Des films assez célèbre, dont j'ai dû lire la fiche wikipédia et voir de nombreux articles à leur sujet.


Du coup, je pensais connaître l'histoire d'Orange Mécanique. Celle d'un jeune homme ultra-violent qui multiplie les meurtres et les viols, viole la femme d'un homme sur "Singin' in the rain", finit par se retrouvé forcé à regarder des films ultra-violent pour être guéri de sa psychopathie, se retrouve tabassé par ses anciens camarades puis torturé par l'homme dont il a violé la femme. Résumé comme ça, à ses scènes choquantes et cultes, le film ne me rebutait. Même en sachant qu'il a été filmé par Kubrick et qu'il est très stylisé, je n'avais pas très envie de le voir.


Il faut aussi ajouter au dossier, que je me souviens, adolescent, avoir entendu des débats radios sur la polémique autour ce film. Il était ressorti en VHS et les commentateurs avaient soulignés qu'il avait inspiré deux meurtres au point que Kubrick lui-même avait demandé qu'il soit retiré des cinémas.


Et puis, à Noël 2012, mes parents décident de m'offrir le DVD. Sans savoir. En mode "on sait que tu aime bien les films de Kubrick, on espère que tu l'as pas déjà dans ta dvdéthèque." J'essayais de leur expliquer qu'il se trouvait justement dans la liste des films que je ne voulais pas voir et mon père fit "mais ça va, il est pas si violent que ça" ce à quoi, je finis par dire "ok, je vais essayer de le voir."


Un peu intrigué, j'ai mis le dvd sur mon bureau en me disant que j'allais peut-être me forcer. Le film a pris la poussière et s'est retrouvé dans l'étagère à DVD au fil des ans. J'ai finalement franchi le pas lundi dernier lorsque ma copine insistait pour le voir. J'ai brisé la cellophale autour du DVD, grogné un "toi qui ne supporte déjà pas Benny's video d'Haneke, tu viendra pas te plaindre si tu fais des cauchemars" et on a mis le film dans le lecteur.



Mon avis personnel :



Et j'ai bien aimé.


Le film est beaucoup moins "noir" et déprimant que je ne pensais, notamment à cause d'un aspect parfois comique, faisant par à la satire, qui l'empêche de tomber dans une sorte de monde où tout est noir. Si je n'ai AUCUNE espèce de sympathie pour le personnage d'Alex, c'est contrebalancé par le jeu de Malcolm McDowell, l'imbécilité du monde où il se trouve, l'absurdité de certaines situations (le fait que ses parents l'aient "remplacé" par un sportif) les effets de montages (la partie de jambe en l'air en accéléré) la patte année 70 british, la violence devenue plus stylistique que choquante, ce qui en fait un film devant lequel j'ai passé... finalement un bon moment.


De plus, le film s'intègre assez bien dans mon actualité. Je l'ai vu entre deux épisodes de Black Mirror et de Rick et Morty : c'est à dire entre une série futuriste britannique se déroulant dans des dystopies, et une série d'animation de SF cynique, violente et désabusée. Mis à part le fait que ça soit un film et qu'il est bien marqué par ses "presque 50 ans" il était pile poil dans le programme.

Créée

le 8 oct. 2017

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Mad Dog

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