Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

La violence, au cinéma, revêt potentiellement plusieurs rôles. Celui de susciter la jouissance, ou au contraire le dégoût, elle peut constituer une remise en cause des impératifs moraux, ou encore être politique. Et le film dont je parle aujourd’hui, c’est un peu tout ça à la fois. Oranges Sanguines est une comédie méchante, mais pas méchante comme pourrait l’être un film comme Le Prénom, où la violence sert à traiter un groupe social fictif et précis. La violence, dans Oranges Sanguines, elle touche tout, tout le monde, mais, bien loin de taper dans l’eau à force de ne pas trouver de cible, elle finit par devenir la flamme d’un brûlot social ahurissant, qui se fait appeler comédie mais qui, en vérité, s’approche plus du drame cynique qu’autre chose. Glissant de l’immoralité dans l’amoralité et l’anarchie, avant de nous faire remarquer, si on a le malheur de se plaindre, qu’on s’y trouvait déjà, bien avant que le film commence. Parce qu’Oranges Sanguines, plus que méchant, c’est infâme dans ce que ça montre, dans ce que ça dénonce, comme ce couple de vieux pris à la gorge. Et même si c’est toujours mordant jusque dans les dernières extrémités, même si c’est toujours extrêmement drôle, il est dur de n’être pas triste face aux réalités sociales que le film montre, dénonce, ou moque. Et c’est là la grande force du film (soulevée à bout de bras par des comédiens tous formidables), celle de faire de la politique avec de la comédie très noire, de faire éprouver des émotions immensément variées en restant uniquement sur un registre comique. Et ça, je ne l’avais, je crois, jamais vu. Alors, quitte à détester un peu le monde entier en en revenant, il faut, je crois, tenter cette expérience.

Leankon
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes 2022, chronologiquement, 2022, qualitativement et 2023, toucher le fond puis remonter

Créée

le 26 avr. 2022

Critique lue 17 fois

Leankon

Écrit par

Critique lue 17 fois

D'autres avis sur Oranges sanguines

Oranges sanguines
RENGER
8

La gêne, l’humour noir, la violence et le chaos s’entrechoquent, passant du rire à la malaisance

Oranges sanguines (2021) c’est la France d’aujourd’hui, au grès de diverses rencontres aussi loufoques qu’improbables. Un couple de retraités couvert de dettes, un ministre en fonction soupçonné de...

le 23 nov. 2021

17 j'aime

1

Oranges sanguines
Plume231
5

Pulpe avec de la fiction !

Étant donné que j'ai vu Les Pistolets en plastique avant ce film, je ne vais pas pouvoir m'empêcher de comparer, contre toute logique chronologique, le deuxième long-métrage de Jean-Christophe...

le 6 août 2024

16 j'aime

6

Oranges sanguines
Hyde
3

Les Nouveaux Sauvages

Blanche Gardin en gynécologue envieuse, explique à une adolescente déconcertée, entre deux remontées de gratin dauphinois du midi, comment s’y prendre lors de son premier rapport sexuel, à base d’une...

Par

le 18 nov. 2021

14 j'aime

1

Du même critique

The Suicide Squad
Leankon
6

Grosse fatigue...

En voyant les critiques dithyrambiques de la nouvelle soupe super-héroïque du côté DC, il est facile de se laisser emporter par une hype incontrôlable. Pour autant, il est nécessaire de réfléchir...

le 29 juil. 2021

3 j'aime

The Lighthouse
Leankon
6

Un hentai, Moby Dick, et Freud sont en haut d'un phare. Qui tombe à l'eau ?

Délire psychorrifique, The Lighthouse dérange, emmène le spectateur dans les méandres les plus sombres de la pensée. Sorte de mélange entre une nature morte hollandaise, Moby Dick, Freud, et un porno...

le 17 févr. 2020

3 j'aime

3

Les Méchants
Leankon
4

Pot (un peu) pourri

Commençons par une comparaison avec un film sorti deux semaines plus tôt. En effet, les thématiques abordées par les Méchants se rapprochent quelque peu de France, de Bruno Dumont : hyperpuissance...

le 10 sept. 2021

2 j'aime