Dilemme masculin
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le 30 oct. 2021
(Vu au Festival Premiers Plans d'Angers 2020)
Oray, dans une dispute avec sa femme, prononce trois fois le mot « talaq ». Selon la loi de l’islam, il doit divorcer. Il décide de se séparer quelques mois de sa femme Burcu et part à Cologne afin de faire baisser la tension dans son couple. Cependant, il est toujours amoureux de sa femme. Oray doit choisir entre le respect des lois de l’islam ou son amour pour sa femme.
Le postulat de base du film est louable : montrer l’islam de l’intérieur à ceux qui ne le vivent pas. Le réalisateur montre un islam que l’on ne voit pas quotidiennement. Un islam de l’intime que ce soit dans le couple ou la communauté religieuse proche. Ainsi, le film doit réussir à intéresser des spectateurs majoritairement non musulmans aux lois intimes de l’islam hors des cinq piliers. Le public visé est européen et habitué des salles d’art et d’essai où l’on retrouve très peu de personnes de confession musulmane. Il faut donc réussir à impliquer un spectateur n’appartenant pas au milieu présenté. Ce milieu étant la communauté turc et islamique d’Allemagne. Pour ma part, je n’ai pas été véritablement touché par l’histoire. J’ai compris les enjeux et la force de ceux-ci pour les personnages mais cela s’arrête là.
Malgré le fait que le film n’est pas palpitant, il y a de bonnes idées de mise en scène mais qui ne sont malheureusement pas assez marqué à l’image. La caméra filme les personnages toujours de la même façon sauf quelques rares exceptions ce qui donne un ensemble esthétiquement plat. A mon sens, le réalisateur s’est trop reposé sur son scénario et sa mise en scène et a mis de côté l’esthétique de l’image.
On peut aussi regretter qu’il n’y ait pas de musique marquante. Il y a deux scènes où la musique envahit l’espace mais celle-ci appartient au décor ; elle a été enregistrée en même temps que l’image. Peut-être que remettre la même musique au montage mais avec un mixage particulier aurait amplifier les scènes en émotion.
Pour finir, je dirai que le film a de bonnes idées à la base mais rate l’occasion d’être marquant. Il n’arrive pas à mettre en valeur ce qu’il veut montrer. Néanmoins, il sera intéressant de voir comment évoluera le cinéma de Mehmet Akif Büyükatalay après avoir reçu le Grand Prix du jury du festival Premiers Plans.
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le 30 janv. 2020
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