Maryam est condamnée à mort sauf si elle arrive à obtenir le pardon de la fille de son mari - qu’elle a tué - lors d’une émission de télé réalité…
Rappelant l’époque où la télé-réalité était au centre des livres de Stephen King où les candidats jouaient leur vie, Yalda s’inscrit à mon sens dans cette lignée mais avec pour objectif inverse : le candidat est déjà condamné à mort mais doit regagner son droit de vivre. Le postulat est intéressant mais quid de sa réalisation ?
L’axe principal du film est de jouer avec le suspens mais aussi avec ce qui est dit ou montré au spectateur. Pour commencer, on ne sait pas ce qu’il se passe puis on se demande si elle va obtenir le pardon, plusieurs fois on se demande ce qu’elle va faire ou n’importe quel personnage va faire. Certes, cela marche mais n’apporte rien. L’émotion n’apparaît pas.
On n’arrive pas à s’attacher aux personnages. Les scènes qui sont censées être fortes en émotion ne le sont pas. Alors qu’il est littéralement question de vie ou de mort, on reste indifférent. Les personnages peuvent mourir ça ne change rien.
Le montage reste le même. Malgré une volonté de filmer depuis les coulisses une émission de télé-réalité, Massoud Bakhshi n’innove pas. Les cadres sont fixes ; il n’y a pas de travellings (alors qu’on en trouve dans la télévision française).
Le film est vain. Sans prétention mais sans étonnement. Le film manque cruellement de mise en scène se contentant simplement de montrer. Le réalisateur pensait peut-être que son film allait présenter l’événement tel qu’il se passe et que l’on comprendrait. Le fait est que l’on comprend très rapidement le message et que l’on attend que cela aille plus loin. Bakhshi aurait peut-être dû exacerber le spectacle télévisé qui fonde son business sur la condamnation à mort et le suspens avec l’obtention du pardon.