(ultra) Light my fire
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Deux hommes, un rocher et une lumière : le phare. Le postulat est simple et pourtant, l’un voudrait voir cette lumière quand l’autre l’en empêche égoïstement. Elle attise la convoitise et corrompt les hommes. Comme unique point de repère, chacun veut la garder pour soi pour ne pas sombrer. Jusqu’où peut-on aller pour embrasser cette lumière ?
Au format carré et une image en noir et blanc, Robert Eggers choisi une esthétique qui nous sort de l’ordinaire du cinéma d’aujourd’hui. Nous sommes en dehors de notre zone de confort comme pour nous avertir d’une expérience visuelle et sensorielle unique.
Inspiré des journaux des marins, des écrits de Herman Melville, mais aussi des allures de Howard Philips Lovecraft. Eggers nous invite à perdre progressivement nos repères, à descendre dans les mystères inconcevables des mers, dans les rochers de la folie. Les superstitions sont-elles réelles ? Est-ce une mauvaise chute pendant que l’on refait la peinture ? Les idoles sont-elles magiques ? Emprunt de fantastique, le réalisateur nous laisse le choix de l’explication. De la plus réaliste à la plus mystique, toutes sont possibles si tant est que nous en voulons une…
Willem Dafoe en vieux marin qui n’en est sans doute pas à sa première folie et Robert Pattinson en jeune marin découvrant le rythme de la mer et sombrant peu à peu dans les mythes montrent un jeu d’acteur fort comme s’ils avaient toujours été ces personnages. Nous voyons clairement au travers eux le vécu de la mer et l’érosion sur leurs visages trop longtemps exposés à l’air salé.
En somme, The Lighthouse est un récit fantastique au goût de la mer : beau et érodant. Il n’est cependant peut-être pas aussi original qu’on aurait pu l’espérer. Autrement, malgré l’impression d’être sûr de ne pas en avoir raté une miette, nous avons à la fois l’impression d’avoir raté quelques vagues. Le style décousu embarque le spectateur dans l’incompréhension, la folie. Les scènes arrivent au fur et à mesure, successivement, comme des vagues sans jamais que nous trouvions le lien chronologique ; ou si ce que nous voyons n’était pas qu’un reflet imaginaire au fond de l’eau. Il est vrai que l’on n’en ressort pas indemne.
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le 16 déc. 2019
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