C’est un film plutôt attachant mais un peu lisse et surfait. On est ni vraiment dans une relecture mythologique personnelle (Un type comme Pasolini aurait fait tout autre chose, je serais curieux de savoir ce qu’il pense d’Orfeu negro d’ailleurs) ni vraiment dans une quête naturaliste qui consisterait à faire un état des lieux du Brésil des années 50. On dirait plus que c’est le Brésil vu par un français qui n’est jamais allé au Brésil. C’est le côté factice qui ressort de tout ça, ce schématisme stéréotypé avec ce Brésil de Carte postale qui danse, fait du bruit et où leur grand cœur ne se mesure qu’au nombre de sourires. Reste que le film parvient à s’ouvrir sur des séquences intéressantes parfois mêmes hypnotiques tant elles sont longues, à l’image du carnaval ou de la cérémonie funèbre. Après si l’on est un minimum familier du mythe d’Orphée et d’Eurydice, on voit tout venir et il faut reconnaitre que les interactions fonctionnent majoritairement là-dessus, c’est sans surprise même si la dimension poétique et tendre, via notamment la bande-son composée par Bonfa et Jobim, permet au film de s’envoler un peu. Bref, palme d’or exotique, ça devait en jeter à l’époque mais le voir coiffer Les quatre-cents coups et Hiroshima mon amour aux récompenses fiche un peu le cafard, cela va de soi.