Si vous lisez cette critique, c'est que vous avez sûrement lu le synopsis de SC. Je dirai donc que celui-ci dit vraiment tout du film. C'est le portrait d'UNE femme.
Mais il ne faut pas en dire plus pour l'"apprécier" totalement car cela est déjà trop. L'ayant vu sans rien savoir dessus, je me suis ainsi retrouvé happé dans le film, sa construction demandant ainsi un effort de concentration pour comprendre ce qui se déroulait sous mes yeux, effort contrarié par un puissant sentiment de malaise, que je n'arrivais pas à définir, mais qui aura trouvé une confirmation et une explication dans le "débat" qui a animé l'"après" avant-première, auquel a participé le réalisateur Arnaud des Pallières, Adèle Haenel (quelle énergie, quelle rage ? -difficilement ?- contenue ^^ lors de ce débat, on en louera d'autant plus sa composition) et Solène Rigot.
Le réalisateur voulait ce sentiment d'inconfort. Pour moi c'est réussi, mais ce sera peut-être trop fort pour beaucoup, car ce n'est pas évident de faire aimer un film malgré lui : comme M. des Pallières l'a précisé, ça demande un abandon du spectateur (moi je parlerai même d'abandon total). Toute proportion gardée, ça me fait penser à "Requiem for a Dream", où je ne pouvais m'identifier à aucun des personnages, ce qui oblige à un effort, un travail pour rentrer dans le film, et qui m'a pose question après.
Le souci, pour son peu probable succès public, c'est que cette volonté d'inconfort tourne autour d'un sujet qui n'est pas consensuel : une femme et ses désirs, avec tout ce qu'il y a de crû et de choquant avec. Il n'y a pas de volonté de démontrer une certaine vision de la femme, mais vraiment de raconter l'évolution d'une femme, avec ses failles et ses espoirs. Mais cela donne un tableau apparemment très sombre, où il est difficile d'y percevoir quelque chose de lumineux, surtout si on se braque sur le comportement de l'héroïne, ou sur ce qui est montré...
je me plaignais hier du manque de tétons dans Ghost In The Shell, bon ben là, j'ai été servi... :-P
Et pourtant, il y a des choses positives à voir dans l'histoire de cette femme, mais il faut pour cela une large ouverture d'esprit... Et, encore, je mets de côté le fait que le réalisateur se soit inspiré de la vie de sa scénariste si j'ai bien compris...
Je ne vois vraiment personne à qui conseiller ce film, à part à ceux qui aiment se sentir mal à l'aise, ou se mas... le cerveau, comme moi :-D Oui, je sais, je suis spécial ;-)
La note pourrait remonter, le temps que je digère tout ça.
Un dernier mot, pour dire que les 4 actrices présentes sur l'affiche (de gauche à droite, Vega Cuzytek, Solène Rigot, Adèle Exarchopoulos et Adèle Haenel) sont magnifiques dans leur rôle.