Jeudi soir, j’assistais à l’avant-première Sens Critique du film Orpheline, en présence de son réalisateur Arnaud des Pallières et deux des actrices qui incarnent le rôle principal, Adèle Heanel et Solène Rigot. Avant de me rendre à la projection, j’imaginais une sorte de Moonlight à la française, avec la vie de cette femme découpée en 4 temps : enfant, adolescente, jeune femme puis femme. Mais malheureusement, mon ressenti est loin d’être aussi positif que pour le film oscarisé.
Un film qui nous met définitivement mal à l’aise
Selon Arnaud des Pallières, Orpheline raconte l’émancipation de cette jeune femme. Une jeune femme aux identités multiples et contradictoires, incarnées par les quatre actrices. Le sexe est omniprésent dans le film, et ce dès les premières scènes. L’histoire est racontée en partant de l’actrice la plus âgée à la plus petite, et nous permet de revenir sur les traces du personnage original et à se demander comment la violence a pu autant s’installer dans sa vie. On ne peut que remarquer la performance des actrices, d’où l’admiration évoquée dans le titre. Solène Rigot qui campe la Karine de 13 ans est battue par son père, et se livre déjà à des pratiques sexuelles avec des hommes plus âgés. Sa douleur ressentie comme son innocence crèvent l’écran. J’émettrai une réserve personnelle sur Adèle Exarchpopoulos que je trouve bien trop encensée par rapport à son jeu.
Aller le voir… ou pas ?
Sans les invitations pour l’avant-première, je ne serais sûrement pas allée voir ce film. Et j’aurais bien fait. Je m’explique ! Orpheline dure 1h57. 1h57 durant lesquelles le personnage est principalement traité sous le prisme du sexe. Pour moi, et je n’engage ici que mon avis personnel, le film alterne scène de sexe souvent gênantes et longueurs. Tellement de longueurs. Si l’émotion doit passer par les regards et les moments de silence, je ne l’ai pas retrouvé ici. C’est au cours de l’échange à la fin de la séance avec Arnaud des Pallières que j’ai compris ce qu’il avait voulu faire ressortir du film : le combat, la recherche de l’amour, la générosité. Malheureusement je ne l’ai pas vu. J’ai attendu patiemment que le film se termine, sans comprendre où il nous amenait. Orpheline fait partie de ces films inclassables, qui s’appuient sur la sensibilité et la lecture de chacun. Peut-être et surement aurez-vous un autre ressenti en allant le voir.
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