Hier soir, j’ai eu la grande chance d’assister à une projection privée de Nous finirons ensemble en présence de Guillaume Canet, Marion Cotillard et Clémentine Baert. Je n’ai vu Les Petits Mouchoirs que deux jours avant de voir la suite. Je n’avais jamais voulu regarder ce film qu’on m’avait vendu comme surcoté et devant lequel on pleurait beaucoup trop, trop facilement. J’ai finalement apprécié le premier opus, pleuré comme il se doit à la fin et j’avais une certaine hâte de voir cette suite et l’évolution des personnages. Alors ?
Le pitch : un pote en dépression soutenu par son ancienne bande d’amis
Depuis Les Petits Mouchoirs, les choses ont bien changé. La bande et Max (François Cluzet) ne se fréquentent plus depuis quelques années. Ce dernier, divorcé de sa femme, a une nouvelle compagne à qui il cache de gros problèmes financiers. La belle maison de vacances qu’il a lui-même construite est sur la sellette, il doit la vendre pour s’en sortir. C’est ce moment délicat que choisissent ses potes de toujours pour débouler, renouer et lui faire une surprise pour son soixantième anniversaire.
Une suite meilleure que le premier film, c’est possible ?
Et bien… apparemment oui ! Guillaume Canet a intelligemment fait évoluer ses personnages. Marie (Marion Cotillard) est devenue aigrie, elle qui était si solaire et pleine d’espoir. Eric (Gilles Lellouche) a percé, sa carrière est lancée. Il est un papa heureux mais très assisté par une nounou plutôt autoritaire. Vincent (Benoit Magimel) a refait sa vie et expose sa sexualité au grand jour, sous le regard bienveillant de sa femme et la distance de son fils devenu adolescent. Antoine (Laurent Lafitte) est au final celui qui a le moins changé. Toujours aussi enfantin et innocent dans sa façon de voir les choses et d’évoluer au sein du groupe de potes. Il reste celui qui fait des gaffes et en devient très attachant. Il se fait gentiment vanner tout au long du film pour le plus grand plaisir des spectateurs. Le joyeux mélange de tous ces personnages, couplé à l’état désastreux de Max crée un ensemble de situations tantôt tristes, tantôt émouvantes, mais surtout très drôles. Exit les longueurs que j’avais pu ressentir dans le premier film. Les événements s’enchainent, les punchlines fusent dans tous les sens. De nouveaux personnages viennent rafraîchir le tout, sans en faire trop. José Garcia, par exemple, est parfait dans le rôle de ce mec pédant, qui reflète un peu l’ancien Max, celui qui rinçait tout le monde et qui aimait pavaner devant ses potes. En somme : une évolution des personnages intéressante, un rythme maîtrisé, un humour bien dosé. On ne peut qu’adhérer à cette suite !
L’impression d’être dans le film
Guillaume Canet a ce don. Celui de nous faire sentir proche des personnages. Plus qu’être un simple spectateur, on a l’impression d’y être. De humer l’odeur du bois de la maison du Cap Ferret, d’être attablé avec Jean Louis en dégustant des huîtres, de sentir l’air marin caresser sa peau et ses pieds s’enfoncer dans le sable. Cette bande de potes c’est un peu un écho à notre vie. On a tous un ami, un proche qui ressemble à un de ces personnages. On a tous un moment de notre vie qui se rapproche de ce que chacun d’eux a pu vivre. Guillaume Canet a fait un film humain. Et comme il le dit si bien, on peut faire un film aussi humain et vrai « quand on l’a vécu. » Il l’avoue : Max, c’est un peu lui (ils ont la même date d’anniversaire). L’image de fin, c’est sa famille, sa vie. Il y a beaucoup de Guillaume Canet dans ce film et Guillaume Canet nous rend heureux.