Cette comédie a au moins le mérite de connaitre ses limites. Édouard Molinaro semble d'ailleurs conscient que la réussite du film ne tient que sur un seul homme : Louis de Funès. Et il a bien raison de s'effacer devant la star, cette dernière étant ici un véritable régal. Sa capacité à transcender nombre de scènes, à transformer nombre de mots en séquences irrésistibles force l'admiration, et ce même pour le plus sceptique des spectateurs. Pour autant, il n'y a pas de quoi crier au chef-d’œuvre : le réalisateur reste totalement coincé par cet aspect et se prend les pieds dans le piège du théâtre filmé, l'ensemble manquant pour le moins d'imagination.
De plus, on ressent bien l'aspect vaudeville limité, avec des quiproquos certes parfois amusants, le plus souvent lassants, d'autant que les autres acteurs font pâle figure, ce qui se ressent fortement dès que l'ami Louis vient à manquer, les prestations allant de l'honnête (Claude Rich, Claude Gensac) au nul (la fille de Funès). Mais qu'importe : s'il est rarement d'une grande ambition de laisser reposer la réussite d'un film sur un comédien, l'auteur de "L'Emmerdeur" réussit ici son coup, transcendé par deux scènes absolument hilarantes. Loin d'être du grand cinéma, "Oscar" arrivera donc à nous faire passer une bonne soirée, ne serait-ce que grâce à quelques répliques et à cette véritable tornade comique qu'était De Funès lorsqu'il était dirigé avec talent.