Il y a quelque chose de fascinant, j'hésite à dire de merveilleux, à regarder une personne s'éteindre, une vie s'arrêter. Régulièrement, pour de nombreuses raisons - ici, hélas, j'ai lu le Feu follet - l'issu ne fait aucun doute ; peut-être le film s'arrêtera-t-il avant, mais ça ne changera rien. Il y a quelque chose de fascinant à attendre la mort. Attente mainte fois filmée, toujours un peu déjà-vue, mais c'est le ressort de tellement de livres, de films...
Parfois, on attend un sursaut. Parfois non, parfois on se contente d'une errance, de remplir le vide avant l'heure vague qui viendra, dans la nuit, ou avec le jour. Il y a quelque chose de merveilleux dans les longs silences, les baisers, dans le bleu du petit matin, dans un instant de calme ou de tendresse. Une douce magie se distille dans la fin, comme dans aucun autre moment. Une nuit à Oslo, un peu pareille et un peu différente, de plein de nuits, dans plein de villes. On échappe pas, alors, à de longues rencontres, de vaines discussions, et à ces débats stériles, un peu poseur, un peu intello, qui sont la faiblesse du film, à de grandes déclarations un peu trop fracassantes et si loin de ces vies, mais quelle importance ? Puisque ce sont les derniers. Un tour en vélo, accroché à un élan du cœur, des sourires comme on gardera toujours. Peut-être que la fin elle-même n'a pas d'importance face à des instants pareils.
Passons, de toutes façons, sur le reste ; c'est un joli film.