Label provoc
Pour les amateurs de l’agent le plus beauf de France, le retour aux affaires ne pouvait que réjouir, et il n’y avait pas trop à craindre de voir Nicolas Bedos prendre le relai de Michel Hazanivicius...
le 4 août 2021
162 j'aime
11
Le grand retour de notre bon Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117, après 12 années d'absence, s'est fait attendre. Le flambeau est passé entre les mains d'un nouveau réalisateur, Nicolas Bedos, ce qui pouvait faire peur. Pourtant, c'est un réalisateur qui a fait ses preuves avec deux très belles réussites comme premières réalisations. Ce nouveau commandant du navire OSS est très différent du précédent commandant de bord, Michel Hazanavicius, qui a réalisé deux premiers films de grandes qualités et qui a, pourtant, refusé la réalisation de cette troisième aventure d'OSS 117. Alors, qu'en-est-il de cette mission en Afrique pour l'agent français ?
Les années sont passées, on le sent. Moins de réussite dans le propos, c'est ce que l'on ressent assez rapidement. Le film n'est pas à court d'idées mais il s'illustre comme assez différent de ses prédécesseurs. Pourtant, l'efficacité de cette comédie reste bien présente, devant une légère déception venant de Nicolas Bedos à la réalisation... !
Le personnage de Hubert Bonisseur de la Bath reste le même dans sa façon de penser et ses réflexions. Le contexte de l'histoire a évolué, comme celui de l'époque durant laquelle sort ce troisième film. Pouvons-nous encore rire de tout ? Ce film ne se prive pas de son humour grinçant habituel. Pourtant, il parvient moins facilement à décrocher le rire... il y a moins de réussite dans le comique d'Hubert. Le film n'est, toutefois, pas exempt de toute forme comique, au contraire, ses situations savoureuses donnent le sourire, certaines répliques tranchantes apportent, elles, le rire, mais j'en suis ressorti avec moins de satisfaction qu'espérer.
Pourtant, le film surfe une nouvelle fois sur le politiquement-incorrect, ose la vulgarité etc..., sans pour autant en être trop lourd. C'est assez bien dosé, mais encore une fois, sans pour autant apporter un humour suffisant quand on regarde quel "héros" nous avons face à nous... Toutefois, c'est un film qui se pose dans la continuité de ses prédécesseurs à ce niveau.
Le film souffre également d'un problème de rythme, ce dernier est trop souvent irrégulier tout au long du film. Un ventre mou se crée une place au centre de l'intrigue, cassant le dynamisme parfois instauré lors de certaines séquences. La faute repose essentiellement sur une histoire inégale, et pas toujours intéressante, probablement car le contexte de l'histoire n'est pas suffisamment bien amené. Toutefois, le ton employé et l'approche qui est faite, celle en accord avec le personnage d'OSS, permet de faire oublier le temps d'une nouvelle mission ces quelques problèmes de scénario. L'ensemble reste tout à fait sympathique à suivre malgré un manque de consistance parfois dérangeant.
Le nouvel agent OSS 1001 est sympathique mais vite expédié malheureusement, sa relation avec Hubert aurait pu être plus approfondie. Néanmoins, c'est un début de relation assez cocasse, par laquelle il est intéressant de voir le passage de flambeau, à la fois bancal et drôle, entre ces deux agents. Le long-métrage reste assez intriguant à suivre, s'entourant d'un côté James Bond plus appuyé qu'auparavant. (mention spéciale pour ce très beau générique !)
La fin se termine brutalement, une sensation d'incomplet se faire ressentir (peut-être pour une suite ?). Mais dans l'ensemble le scénario remplit son cahier des charges, c'est satisfaisant.
L'autre morceau de ma déception se fait en ce qui concerne la réalisation de Nicolas Bedos. Il faut avouer que la reconstitution est très appliquée, c'est réaliste à ce niveau. La plongée dans ces années 80 se fait extrêmement bien, le visuel aide à cela. Mais pour ce qui est de la réalisation en elle-même, un manque de panache et d'idées reste à souligner. Bedos fait de beaux plans, concernant le fait de mettre en lumière les actions de son protagoniste, ou filmer certains décors, ou également certains mouvements intéressants. Mais sa réalisation reste classique, ce qui n'est, de toute évidence, pas un mal car toujours maîtrisée.
C'est donc un troisième opus en dessous des deux premiers mais c'est un nouvel opus avec de l'ambition, des idées qui sont pour la plupart, plutôt bonnes, et une envie folle de faire revenir le meilleur des pires espions français. D'ailleurs, Jean Dujardin s'en donne à cœur joie pour l'incarner, toujours avec les mêmes mimiques et son charisme habituel, mais une évolution de son jeu pour bien montrer les années passées et l'effet sur ce bon Hubert. Une nouvelle fois, Dujardin vit sous les traits de son personnage, c'est absolument génial à voir !
Les seconds rôles sont corrects, notamment Pierre Niney toujours aussi bon et qui fait ses preuves en tant que jeune espion, ou Natacha Lindinger qui tient extrêmement bien tête à OSS 117.
"OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire" est-il le départ d'un 4ème film ? Ou simplement une autre aventure pour Hubert Bonisseur de la Bath ? Dans tous les cas, c'est une nouvelle mission réussie pour l'agent français ! une mission qui parvient à faire oublier la déception de certains aspects pour ne garder que le bon moment qu'il propose.
7/10
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Le plaisir du grand écran | Les films que j'ai vus au cinéma, Les meilleurs films avec Jean Dujardin, Fenêtre Française, Les meilleurs génériques de films et Les meilleurs films avec Pierre Niney
Créée
le 10 août 2021
Critique lue 388 fois
9 j'aime
D'autres avis sur OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire
Pour les amateurs de l’agent le plus beauf de France, le retour aux affaires ne pouvait que réjouir, et il n’y avait pas trop à craindre de voir Nicolas Bedos prendre le relai de Michel Hazanivicius...
le 4 août 2021
162 j'aime
11
Faire une suite à un diptyque désormais culte a tout du projet casse-gueule. D’autant que Michel Hazanavicius est parti et que c’est Nicolas Bedos aux commandes. Certes, ce dernier a fait ses preuves...
Par
le 4 août 2021
121 j'aime
20
Je ne sais pas trop quoi penser de ce troisième volet d'OSS 117... les deux précédents étaient les seuls films de Michel Hazabidus que j'aimais bien et la reprise de la franchise sans lui, avec un...
Par
le 7 août 2021
83 j'aime
1
Du même critique
"1917" est la définition du mot cinéma. France, 1917, en pleine première Guerre Mondiale : le film s’ouvre sur deux soldats dans une prairie en fleurs. Premier mouvement et c’est ainsi que débute le...
Par
le 19 janv. 2020
13 j'aime
4
A l’opposée totale d’un précédent film tiraillé entre la vision d’un réalisateur et celle d’un studio, "The Suicide Squad" de James Gunn est d’une étonnante liberté au point de s’en demander ce qui...
Par
le 30 juil. 2021
13 j'aime
J'écris ces quelques lignes en réécoutant, encore et encore, la bande son de cette épopée Hollywoodienne. Ça me permet d'être de nouveau immergé dans cette folie cinématographique et ramener à moi...
Par
le 19 janv. 2023
11 j'aime
4