Une histoire de blanquette
OSS 117 premier du nom est sans doute l'un de mes films favoris.
Un espion français, pétri de clichés racistes et de préjugés sur les étrangers qui part en mission en Egypte pour déjouer un complot invraisemblable qui concerne finalement de près ou de loin la quasi-totalité des personnages du film ? Irrésistible. La réalisation fait la part belle aux habitudes d'un cinéma d'un autre âge : les poses ridicules, la conduite avec un fond incrusté derrière la voiture, les répliques qui tuent ("j'aime me beurrer la biscotte") et les retournements improbables, sans oublier les couleurs criardes et les nazis (c'est important les nazis).
Les personnages sont à mourir de rire. On retrouve tous les clichés des films d'espionnage : les femmes fatales, le vieil homme sympathique et bourru qui donne sa mission au héros, les arabes qui sont forcément méchants, les allemands qui sont forcément nazis et le belge qui est forcément stupide. Jean Dujardin et son sourire idiot était parfait pour interpréter le rôle d'OSS117.
OSS 117 n'est pas seulement un espion stupide, il est également une caricature féroce des français eux mêmes, à travers ce Hubert Bonisseur de la Bath dragueur, prétentieux, plein d'à priori qui pense apporter la civilisation aux pays du Tiers-Monde.
Mais il le fait toujours en restant naïf et plein d'humour. Et ça fait du bien quand ça fait mal.