L'humour juif
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Revu pour la dix-hutième fois les deux, la première au ciné. Ce sont sans doutes les films les plus drôles au monde, en tout cas pour moi. Ce sont les seuls films que je connaisse par coeur, du début à la fin. Donc hormis le fait que les deux me font toujours autant hurler de rire à en déranger toute ma rangée (l'immense Yhi, qui était assis juste derrière moi, pourra sans doute vous le confirmer...), pour la première fois après tant de vision j'ai pu vraiment profondément constater ce qui fait que ce diptyque est une comédie à part.
C'est d'abord une oeuvre très précise, très finie : Hazanavicius est un metteur en scène absolument génial, très à l'aise dans le pastiche, qui se saisit à merveille du problème que pose la parodie d'un point de vue cinématographique. Esthétiquement, cinématographiquement parlant, les deux films sont d'une maîtrise et d'une élégances rares.
Ce sont deux films également très subversifs, qui s'attaquent à la masculinité, à un certain esprit français tout en franchissant des barrières géographiques. Ce qu'ils disent d'une certaine époque, plutôt d'un pays dans une certaine époque, c'est très intelligent (et ça créé bien sûr des situations d'une drôlerie infinie). Les références à Coty, à De Gaulle, le paternalisme de De la Bath quand il va au Caire, son antisémitisme béat, ça dit en creux des choses importantes. Pas étonnant que pour raconter cette histoire (avec un grand et un petit H), Hazanavicius et Halin aient choisi un espion. L'oeuvre est comme cet espion, élégant et franchouillard, qui va fouiller avec une grande franchise les zones d'ombres d'une société.
Vraiment, les deux films réussissent tout ce qu'ils tentent. Comique de la vanne, mise en scène, politique, tout est génial, explosif. Pour moi qui ne suit pas très client d'habitude du pastiche ou de la parodie, car je trouve que c'est un genre qui manque beaucoup de vie, qui fait très "dispositif", je ne peux ici que m'emballer. Parce qu'au milieu de ces références, Hazanavicius trouve ses acteurs (Dujardin est immense), son rythme (un espèce de faux-rythme très étrange qu'on retrouve dans tous les films du cinéaste) et son esthétique (Le Caire et Rio sont très bien et très intelligemment filmés). OSS 117 est donc très vivant, jamais poussiéreux, et honnêtement je pense qu'il apporte beaucoup au cinéma. Hazanavicius a un talent monstre. Franchement, il ne faut pas qu'il bouge d'un poil son cinéma : il est fait pour refaire des trucs comme ça toute sa vie, pour "refaire" justement, et ce sera toujours autant réussi. C'est bien simple, à chaque fois que je termine ces deux films, la joie que j'éprouve est telle que j'ai envie de me lever et d'applaudir.
Créée
le 30 mai 2015
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