Oh, t'es lourd !
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le 10 mai 2012
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Georges Cukor a toujours été intéressé par le problème de l’identité, en témoignent, par exemple, « Femmes » (1939) où l’essence de la femme apparait comme insaisissable, ou « La Femme aux deux visages » (1941) où Karin (Greta Garbo) se fait passer pour sa sœur jumelle afin de reconquérir son mari. Cet intérêt est probablement lié au fait que Cukor, par crainte de nuire à sa carrière, cacha longtemps son homosexualité, et ne la rendit publique qu'à la fin de sa vie.
Dans « Othello » c’est un comédien de théâtre (Ronald Colman) interprétant le rôle d’Othello dans la pièce de Shakespeare, « Othello ou le Maure de Venise », qui va être petit à petit possédé par la jalousie meurtrière de son personnage.
Si la rapidité de cette possession rend tout de même l’histoire un peu invraisemblable, le film n’en est pas moins d’une grande subtilité et il est admirablement filmé. L’une des idées les plus intéressantes est que, lorsque le comédien commence à se rendre compte du danger qu’il représente pour son ex-femme dont il est toujours amoureux et qui interprète le rôle de Desdémone, il transfèrera sa pulsion meurtrière sur une jeune serveuse peu farouche (Shelley Winters) rencontrée dans un bar dont le nom est « Venezzia Café », ce qui est évidemment un double abâtardi de la ville de Venise dans laquelle se déroule l’action de la pièce de Shakespeare.
La seule chose que l’on puisse regretter est que la mise en scène de la pièce de Shakespeare, dont certains passages sont joués dans le film, soit franchement bien théâtrale et poussiéreuse.
Le film est disponible en DVD chez l’éditeur Wild Side dans une bonne copie.
Créée
le 28 avr. 2024
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