Cette version d'Othello, loin d’honorer l’œuvre de Shakespeare, se révèle être un exemple frappant de tout ce qu’une captation théâtrale peut rater. Laurence Olivier, affublé d'un blackface grotesque, livre une performance qui frôle le ridicule, sa présence à l'écran étant davantage une caricature qu'une incarnation du personnage. Cette maladresse est encore exacerbée par une mise en scène incohérente, où les déplacements des personnages semblent aléatoires, sans aucune logique ou fluidité, donnant l'impression d'un chaos mal orchestré.
Les décors, limités à un espace peint en marron d'une laideur insoutenable, contribuent à rendre cette captation visuellement insipide. Rien ne vient sauver l'esthétique du film, pas même les costumes, qui, loin d'apporter le moindre éclat, sont ternes, gris, et d'une absence totale de saveur. Ce qui aurait dû au moins offrir un minimum de plaisir visuel devient une source supplémentaire de déception.
La prise de son, quant à elle, est une véritable catastrophe. L'audio résonne de manière insupportable, créant une distance encore plus grande entre le spectateur et l'œuvre, comme si l’on assistait à une répétition mal enregistrée plutôt qu’à une représentation sérieuse. Chaque ligne de dialogue semble s'écraser contre des murs invisibles, amplifiant une sensation de désordre et de manque de professionnalisme.
En fin de compte, cette captation d'Othello ne parvient ni à honorer le théâtre ni à s’élever en tant qu'œuvre cinématographique. Ce qui aurait pu être une fusion des deux arts se transforme en une caricature de théâtre filmé, dépourvue de la moindre cohérence ou beauté. Une tragédie dans tous les sens du terme.