Affaire d'hyménée, d'amour et de pouvoir
que cet Othon capté du fameux répertoire
classique. La scénographie joue sur l'épure
pour mieux mettre en valeur le verbe de Mercure
et celui de Corneille. En cette occasion
saluons la richesse de ce parangon :
Théâtre à ciel ouvert, sonorités antiques
du verbe cornélien conjugué au trafic
incessant d'une Rome anachronique. Et tant
de servitude à l'égard du texte d'antan
finit par imposer l'exigence suprême
de réalisateurs amateurs de dilemmes.
Et si l'alexandrin reste le plus souvent
rigide et peu commode à nos ouïes, cependant
la mise en scène du couple Huillet et Straub
dans sa sobriété nous conduit jusqu'à l'aube
d'un cinéma unique. Adaptation précise,
cadrée au cordeau, aucunement indécise.
"Êtes-vous, Jean-Marie, à ce point redondant
dans votre usage sec du phrasé lénifiant
par souci de rigueur ou par respect d'Othon ?
Quelque soit la raison de votre aspiration
à tenir loyauté au texte original
l'effet produit surprend mais demeure intégral."