Out of Africa s'inscrit dans la tradition des films coloniaux tournés dans les années 50, et des grands mélos hollywoodiens pompeux et un peu guimauve qui faisaient chialer ; par moments Sidney Pollack retrouve le style de Douglas Sirk ou de Frank Borzage qui signèrent quelques-uns de ces films du genre. Cette sorte d' Autant en emporte le vent africain ne figure pas parmi les types de films que j'aime, je ne l'ai vu qu'une fois (plus quelques extraits une autre fois en zappant) parce qu'il fallait l'avoir vu, et je ne crois pas que je le reverrai de sitôt, je n'ai pas la fibre romanesque assez développée pour ça, donc je ne m'intéresse pas vraiment à cette histoire, et même les lions (importés de Californie d'après Pollack) manquent de conviction.
Je comprend cependant qu'on puisse tomber sous le charme d'un tel film, un drame souvent sensible et attachant où Pollack y aborde ses principaux thèmes, décrivant des personnages hantés par la solitude et l'angoisse de la mort, analysant les rapports des 3 personnages principaux, jouant sur l'échange des regards, sur les silences qui se prolongent, et sur la beauté de la photo, utilisant bien la musique de John Barry et des extraits de Mozart bien choisis, et magnifiant ses acteurs, particulièrement son couple vedette Streep-Redford qui possède une formidable osmose, mais je suis en droit de m'ennuyer parfois sur ces 2h40, surtout que le film n'évite pas les longueurs.