Depuis « L'Auberge espagnole », la présence de Kelly Reilly est devenu pour votre serviteur un argument indiscutable de visionnage, et c'est clairement dans cette optique qu'il a regardé « Outfall ». Cela écrit, le sujet, avec quasiment deux acteurs en huit-clos près de 80 minutes durant, avait également de quoi intriguer, cette histoire de séquestration s'avérant, bien sûr, plus complexe qu'elle n'y paraît.
On s'en rend compte assez rapidement, Suzi Ewing égrenant les indices avec plus ou moins de subtilité, tout en parvenant à conserver un certain mystère pendant un bon moment, jouant sur l'ambiguïté de l'un et de l'autre comme de la situation pour maintenir un minimum de suspense. L'ennui, c'est que presque tout nous est révélé d'un coup, enlevant beaucoup de l'intérêt que nous pouvions avoir jusqu'alors, ce
renversement presque complet des valeurs
n'étant pas non plus si compliqué à deviner que ça, la personnalité
très trouble, voire carrément déviante de Cathy
s'avérant intéressante mais un peu chargée.
Surtout, si cela fait bien sur le papier, jamais évident de tenir sur la durée avec ce genre de concepts, le rythme s'avérant parfois poussif, et si le scénario se tient à peu près, certains détails peuvent surprendre. Mais la belle Kelly est là, Luke Evans, dans un registre toujours aussi viril mais non dénué de fragilité, faisant également le job avec conviction. Bref, un thriller parfois malin, pouvant compter sur quelques atouts pour échapper totalement au tout-venant, mais pas assez dense, habile et complexe pour séduire réellement. Dommage.