Outrage ne fait que confirmer ce que je savais déjà. Je n'aime pas le cinéma de Kitano. Et plus généralement toute cette vague de nouveau thriller japonais / coréens / hong-kongais encensés par la critique depuis une bonne vingtaine d'année.
Outrage, c'est l'incarnation de tout ce qui me déplaît dans le nouveau cinéma asiatique. Des films froids avec des histoires simples mais dont le scénario est paradoxalement alambiqué.
C'est vrai que qu'il faut reconnaître que le scénario est plutôt bien ficelé. Ça se trahis, ça s'allie et ça se venge à tout bout de champ. C'est un peu le bordel, mais ça aurait sans doute été pire dans les mains de quelqu'un d'autre. Mais c'est bien le seul point positif que j'ai retenu de ce film.
Quand il ne sont pas occupés à se flinguer mollement dans des rues désertes, les personnages de "outrage" se contente de s’asseoir dans des canapés en cuir pour vociférer des menaces d'une voix rocailleuses devant un parterre de figurants impassibles et totalement inutiles. Je ne sais pas si c'est la conséquence du fameux flegme japonais, mais à aucun moment je n'ai ressentit la moindre petite pointe d'émotion pendant l'heure quarante qui compose ce film (et qui au passage en parait deux fois plus). Pas de suspens, pas de peur, pas d'humour, pas de romantisme, pas d'érotisme, pas de dégoût... Rien. Je ne me suis attaché à aucun des personnages, vu qu'ils sont d'une platitude sans pareil. On ne sait rien d'eux, ils ont tous le même caractères et ne dégagent pas une once de charisme. La violence est totalement banalisé et ne provoque ni dégoût, ni fasciation. La musique est réduite à son stricte minimum (trois notes d'un vieux synthés tout droit sortit d'une série B des années 80), la mise en scène est frileuse et la photographie terne aux teintes légerement bleutées ce qui n'arrange rien à la froideur globale qui se dégage de ce film.
Je me suis même surpris à analyser assez attentivement les décors. Choses que je fais relativement rarement. Mais dans "Outrage" j'ai été amusé de voir à quel point les décors étaient tout aussi fades que le reste. Des pièces vide aux murs blancs. Des zones pavillonnaire sans vie. Des rues désertes. Des parcs. Des endroits totalement interchangeable, sans personnalités qui ont la particularité d'être toujours désertés de leur habitants, à l’exception bien sur de quelques yakusas, à tel point que l'on a la curieuse impression d'être dans une sorte de dimension parallèle peuplé uniquement de mafieux et de quelques putes.
Les adjectifs qui me viennent à l'esprit pour qualifier "Outrage" sont : fade, terne, chiant, froid, quelconque, impersonnel, morne, inexpressif... Neutre. Rien de très positif en tout cas.