Pendant que les pontes se payent un bon gueuleton et discutent des alliances à mener pour faire prospérer le business. Les petits yakuzas corvéables à merci sont relégués à l’extérieur alignés en rang bien serré devant une série de berline noire que l’on ne saurai différencier. Des individualités indissociables et remplaçable, voués à crever selon le code d’honneur en vigueur. L’heure est désormais à la mondialisation et aux finances, la droiture et les devoirs tendent à être ignorées par une nouvelle génération de criminelles cupide et amorale. N’allez pas imaginer que les japonais fasse exception, malgré leur traditions, ils ne valent pas mieux que la Camorrah ou autres bandits russe de la pègre. Afin de demeurer au sommet de la hiérarchie et de dégager un max de profit, le maître Oyabun censé résoudre les conflits va chercher à diviser pour mieux régner grâce à l’appui de ses affranchis, en fomentant tout une série de complots et de trahisons visant à destituer des chefs vassaux autrefois alliés. Un grand ménage de printemps histoire de renouveler un peu l’ordre établi, non pas dans l’intérêt du bien commun mais bien du sien, pas étonnant que celui-ci ressemble étonnamment à un dictateur nord coréen…
10 ans après Aniki mon Frère, Takeshi Kitano revient à son genre de prédilection dans le cadre d’une entreprise de prédation entre gangsters, en puisant son inspiration de son mentor Kinji Fukazaku et de la trilogie Le Parrain de Francis Ford Coppola, mêlant habilement les intrigues de palais et outrages déguisés pour fomenter assassinats, complots et guerre de territoire dans un jeu de chaise musical aux mises à morts brutales loin de la poésie mélancolique de ses premières œuvres. Dans ce casting sur mesure composés de gueules de l’emploi, Kitano interprète le personnage d’Otomo, un petit chef borderline peu vertueux, le genre de sociopathe impitoyable et un peu trop zélé pour espérer grimper plus haut dans l’organigramme de cette société. Après avoir commis un outrage en défigurant le second d’une bande rival venu faire amande honorable, il sera lui même contraint de se soumettre à la pratique du Yubitsume en se faisant sectionner un doigt, le genre de rite sacrificiel devenu aussi leste qu’inutile tant la loyauté et l’honneur pèse moins lourd que l’argent dans la balance d’une moralité déjà considérablement mise à mal par les pots de vins versés aux autorités ou bien le trafic de drogue autrefois prohibés.
Malgré son florilège continue de violence, on reconnaît bien le Beat Takeshi sournois des années 80 autrefois animateur de jeux TV complètement barré où l’absurdité humoristique découlé de l’humiliation et de la douleur des candidats à l’assaut du temple du présentateur. Car aussi immoral soit-il, le film n’en possède pas moins une forte dose de cynisme, notamment dans la description de ses rapports hiérarchiques entre criminelles, du simple sous-fifre au chef de famille. Ainsi, le supérieur sera toujours la pute d’un autre, à l’image de l’ambassadeur du Gabon qui sera contraint de se soumettre et de jouer les larbins lors de la prise de possession de son ambassade qui servira de façade à un casino clandestin. Toute tentative de manipulation, de chantage ou de négociation ne pourra se solder que dans le sang, l’asservissement est donc totale. Tout se paiera néanmoins et chacun des protagonistes aura tôt ou tard à expier ses fautes auprès de son bourreau dans la logique du jeu des domino. Il y a presque une forme de justice punitive tant les coups donnés seront parfois rendu au centuple, c’est un peu l’histoire de l’arroseur arrosé, le grand patron ne fera d’ailleurs pas exception à la règle, lorsque son second décidera que ce sera à son tour d’être Elvis. Les plus sournois obtiendront des promotions et les plus loyaux une balle dans le dos, ainsi va le nouvel ordre de marche du clan Sanno.
Si t'as atterri ici, c'est que toi aussi t'es un vrai dur à cuire qui aime les films de bonhommes. Alors si t’en a marre des féministes et des sitcoms romantiques de ménagères, rends-toi sur l’Écran Barge où tu ne trouveras que des vrais mecs qui portent leur baloches et règlent leurs comptes à l'ancienne en flinguant des hélicoptère avec des bagnoles. De la testostérone, de l'action, des fusillades, et des explosions ! !! !! AVEC DES PATATES PUTAIN !