Alors qu’il avait fait d’une fresque sur le gangstérisme un mélodrame familial Coppola prend une nouvelle fois à contre pied tout le monde en faisant d’un teenage movie une épopée lyrique sur l’Amérique contemporaine lorgnant du coté d’Autant en emporte le vent.
Outsiders décrit le quotidien d’un jeune avide de culture perdu au milieu d’un monde ou il semblerait que seul la force des poings puisse faire l’homme, vivant dans une famille dissoute dirigée par le frère ainé, les parents ayant perdue la vie dans un accident.
Cet histoire de gomina et de blouson en jean ne donne pas spécialement envie et pourtant tout ce joue se derrière cet apparence dans un organe que les jeunes malgré tout leurs mal n’arrivent pas à réprimer, leurs cœurs. Coppola réussit à dresser un portrait bouleversant d’une époque, d’une ville, d’un âge, d’un quartier, d’un groupe d’amis et d’une famille qui ne se comprend que dans l’affrontement, la virilité étant le maître mot. L’adolescent vit de passions, de folies, d’actes irréfléchis et irrationnels qui ne répondent qu’a l’urgence, voilà ce qu’est Outsiders.
Un film exubérant qui va chercher les sentiments la ou ils se trouvent, sous la carapace de ces ados qui ne confient pas, pourtant ils s’aiment, se défendent, se mettent eux même en danger. A cet égard Dallas (Matt Dillon) est un personnage passionnant, il ne ment pas et ne lâche personne pour une seule et unique raison, aucun de ces actes n’est soumis à une arrière pensée, il est entier et malgré les traumatismes qu’il traine il ne peut changer, il agit sur pulsions et c’est ce qui fait sa grandeur.
Hymne à l’espoir autant qu’au temps perdu, Outsiders est le plus beau film sur l’amitié ou les mecs passent leurs temps à se mettre des pains.
Beau à en pleurer, riche à en crever, Stay in gold Francis.