Outsiders est ce genre de film dont on ne ressort pas indemne.
On pourrait le qualifier de mélange entre West Side Story et et Rusty James. Le résultat est une superposition de poésie et de violence, pour un résultat réaliste et jamais niais. Le film est émouvant et j'aime cette relation ambiguë entre les deux personnages principaux qui sont amis, complices. On se demande parfois si ces deux jeunes garçons ne ressentent pas plus que de l'amitié. Et puis cette scène où il lui ramène le livre Autant En Emporte le vent est juste sublime et littéraire.
Certes c'est un film sur l'adolescence, mais c'est un film qui pousse la réflexion bien plus loin qu'un simple teen movie. C'est véritablement une analyse de la société des années 60 et des différentes catégories sociales américaines. Ce qui apparait d'abord comme un drame banale, révèle en fait des personnages complexes, parfois détruits par le passé et ayant la volonté d'améliorer le futur.
La distribution est excellente, surtout Patrick Swayze en grand frère, qui livre ici une performance émouvante et adulte. De plus, le choix des costumes est génial. En effet, je trouve que le cinéma représente souvent la période années 50-60 de manière approximative, avec parfois des costumes et des coiffures qui ne représentent en rien cette période. Mais ici, c'est vraiment excellent et même la colorimétrie donne un aspect rétro. C'est très bien filmé et Coppola prouve une nouvelle fois qu'il maitrise parfaitement les tons rouges et orangés.
Il s'agit d'un film triste mais qui nous redonne de l'espoir pour cette jeunesse, notamment à la fin. D'ailleurs, j'ai énormément apprécié le fait que le procès soit filmé de manière brute et rapide. En effet, le film se concentre sur le destin de ces jeunes hommes et ne s'égare pas.
C'est une très bonne surprise.