Deuxième film d'Alejandro Amenábar après "Tesis", "Ouvre les yeux" nous fait suivre César, interné dans une unité psychiatrique pour meurtre mais qui nie tout acte criminel de sa part. Interrogé par un médecin, il revient peu à peu sur son passé.
Dès le début du film, Amenábar alterne entre passages dans l'unité psychiatrique avec un psychologue et retour sur une partie précise de son passé et quelqu'une de ses rencontres. Il braque sa caméra sur le personnage de César et on découvre la galerie de personnages qui l'entoure et notamment deux femmes, une qui vient de rencontrer et dont il tombe amoureux et l'autre qui le colle et dont il cherche à se débarrasser.
Bénéficiant d'un montage ingénieux et d'un scénario qui l'est tout autant, Amenábar nous emmène progressivement dans un puzzle composé de manipulations, de morts, de faux-semblants, de visions et d'angoisses. Captivant tout le long, le film nous fait passer ensuite par divers sentiments, de l'interrogation à l'angoisse. L'intrigue est bien ficelé, surprenante, parfois fascinante et diaboliquement efficace.
Alejandro Amenábar maîtrise son film de bout en bout. Très bien mis en scène, il instaure un climat fascinant qui se fait de plus en plus troublant, inquiétant et mystérieux. La mort est omniprésente et le réalisateur espagnol met en scène la frontière entre le rêve et la réalité et étudie aussi l'apparence et la perception d'autrui. Il arrive à instaurer de la tension et de l'intensité dans son film, de plus en plus présente et surtout dans les moments adéquats. Les jeunes acteurs, notamment Eduardo Noriega dans le rôle principal et Penélope Cruz, sont impeccables.
Un film loin de laisser indifférent. Entre rêve et réalité, Alejandro Amenábar sublime un scénario déjà fort intéressant et rend son film de plus en plus fascinant, mystérieux et angoissant (Thanks to Kiwi _98).