Le visage de la souffrance
Il est certain que ces trois petits mots vous poursuivent et résument parfaitement tout le film : "Abre los ojos". Chuchotés, murmurés, ils vont là où ça fait mal. Car la douleur dans ce film est intrinsèque. C'est ce qui en fait tout son pouvoir.
Il fait bien un peu vieillot, bien un peu "carton-pâte" par moments, mais conserve malgré tout la puissance d'un rouleau compresseur. Aucun film sur la folie ne lui arrive à la cheville, et moins que tous son affreux remake "Vanilla Sky", dans lequel la participation de Penelope Cruz me surprendra toujours.
Elle est ici bouleversante. C'est d'ailleurs bien le drame du héros. Elle ne porte pas le film mais le sublime de bout en bout. Belle, sensible, et attendrissante...un véritable choc dans ce film extrêmement violent par ailleurs!
Amenabar nous entraîne partout où il veut. Nous suivons César dans tous ses états, et il y en a. Beau et antipathique, il devient laid et méprisable, puis beau et touchant. Car la souffrance, il l'incarne. Au sens propre du terme. Et il est difficile au spectateur de sortir de ce mal-être tant il est prégnant. Il colle à la peau de César.
Le film est un véritable tord-boyaux, coup de poignard, une mélancolique descente aux enfers de laquelle on aimerait s'extraire, mais qu'il nous est imposible de quitter et pour cause. Avec un dénouement extra-ordinaire (littéralement), mais que l'on intègre parfaitement finalement. Des acteurs magistraux, tant les hommes que les femmes, une ambiance incroyable... Une vraie réussite.
De l'émotion pure, brute et brutale, comme on en éprouve rarement et qui vous fera toujours frissonner lorsque vous devrez allumer la lumière pour vous regarder dans un miroir...
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