Pendant que le Chêne Autrichien faisait le kéké en tenue futuriste moule-burnes ou crapahutait dans la forêt avec un rasta de l'espace au cul, son meilleur ennemi Sly se la jouait routier au grand coeur et adepte du bras de fer bien viril pour les besoins de Over the Top, produit et réalisé par le nabab Menahem Golan. Et touchant au passage la coquette somme de douze millions de dollars, soit grosso merdo la moitié du budget d'un film qui n'en rapportera que seize millions sur le sol américain.
Bien avant Hugh Jackman et ses robots dans le sympathiquement 80's Real Steel, Sylvester Stallone tentait de renouer avec son fiston tête à claque en lui apprenant la vie à grand coup de philosophie de comptoir, d'apprentissage du volant et de compétitions musclées faisant appel à toute la force que vous puissiez trouver dans votre poignet.
Cela dit, niveau action, Over the Top offre le minimum, attendant bien gentiment la dernière bobine pour nous balancer du gros ricain barbu et crasseux en marcel plein de graisse. Ca beugle, ca sue, ça se toise, ça se prend la main et ça ouvre très grand les yeux quand les muscles faiblissent. Ca a l'air de rien mais avec du Frank Stallone ou du Moroder en fond, ça passe tout seul et ça rempli son dimanche.
En attendant cette orgie de testostérone, Menahem Golan nous ouvre son petit coeur, tente de nous émouvoir avec les déboires de Stallone tout en nous offrant sa vision toute particulière du rêve américain avec working class hero, camion rutilant (avec aigle chromé sur le capot), casquette à l'envers et tout le toutim. L'air de rien, on sent le gars sincère dans sa démarche et tout cela aurait pu fonctionner avec un minimum de talent.
Mais si la mise en scène en rajoute des tonnes en nous balançant du ralenti à chaque effort physique, si Stallone a l'air complètement éteint malgré son nom qui pète la classe (Lincoln Hawk, quoi !) et si les envolés philosophiques atteignent des sommets dans la connerie, Over the Top en deviendrait justement jouissif pour toutes ses raisons.
Je sais, c'est facile de se moquer et c'est surtout pas cool quand la cible se nomme Sylvester Stallone. Parce qu'on l'aime bien Sly, et que c'est toujours mieux de le voir là-dedans que dans D-Tox ou Spy Kids 3. Donc je vais arrêter de dire des conneries sur Over the Top et vous conseillez de vous laisser prendre par le truc, entre bons copains, les poignets prêts à l'action.