Le mélange de genres à priori très éloignés est une idée qui peut s’avérer risquée (souvenez-vous d’un « Cowboys et envahisseurs » très moyen qui mixait western et science-fiction) mais qui peut aboutir à des films réussis et ludiques (les mélanges osés par Tarantino en général) ou des chef-d’œuvres (par exemple et tout simplement « Titanic » qui mêlait parfaitement drame, romantisme, film historique et film catastrophe). La liste est longue mais dans le cas de « Overlord » c’est à un mélange assez rare que l’on assiste : celui du film d’horreur gore et du film de guerre. A priori pas antinomiques, ces deux genres mêlés pouvaient déboucher sur un excellent film de terreur. En tout cas le potentiel était là, produit par le toujours avant-gardiste J.J. Abrahms.
Malheureusement, si le tout est emballé et filmé avec efficacité, ce merveilleux potentiel n’est vraiment pas exploité à sa juste valeur. Ou plutôt, il ne l’est que bien trop tard sur un film de près de deux heures. Il est bien utile parfois de faire monter l’attente du spectateur mais ici, le script finit par le perdre, lasser d’attendre l’arrivée du gore et de l’aspect fantastique dans le film. Pourtant, tout cela était bien parti. « Overlord » s’ouvre sur le saut en parachute de GI’s américains largués sur le sol français le jour du Débarquement pour faire sauter une antenne de transmission dans un petit village. Cette scène est immersive au possible, techniquement irréprochable et même spectaculaire. Ensuite, nos soldats arrivent sur le lieu de leur mission et découvrent que les allemands font de drôles d’expériences. Et là cela se gâte pour eux, comme pour le spectateur. En effet, l’attente est beaucoup trop longue avant que l’horreur n’arrive réellement (au bout des deux tiers du film !). Du coup on s’ennuie quelque peu.
Les séquences avant le dévoilement d’une sorte de zombies sont très plates et manquent de tension. Surtout qu’elles sont circonscrites dans un quasi huis-clos où les personnages ont des réactions pas toujours cohérentes. Des personnages qui incarnent des caricatures assez grossières et sans grande psychologie via un un casting pas très probant, ajouté à des dialogues d’une banalité affligeante. Tout ici est très attendu et on se doute vite de ce qui va arriver aux protagonistes. C’est dommage car la dernière partie est réussie, nous offrant quelques moments de terreur bienvenus et des passages bien gores et écœurants. Mais pourquoi si tard ? Cela mène à un véritable sentiment de frustration pour un film qui avait tout pour être une excellente série B pêchue et sans concession de par son postulat de base. On apprécie cependant que, pour une fois, le genre est traité avec respect sans second degré inutile ou introspection du genre. Ce n’est plus si courant et c’est une maigre consolation.
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