Oh ! Un Buried version SF !
Comparaison certes très facile, mais obligatoire. Il n'y aura d'ailleurs que ça de commun : le thème principal ; celui de l'enfermement dans un espace restreint.
Oxygène, c'est l'histoire de Liz, qui se réveille subitement dans son caisson de cryogénisation, alors qu'il ne lui reste que 33% d'oxygène, soit une grosse heure et demie. Ayant pour seule compagnie M.I.L.O l'Intelligence Artificielle, elle doit retrouver la mémoire pour tenter de comprendre ce qu'il se passe, et surtout, comment survivre.
Script alléchant. Le reste l'est un peu moins...
Oxygène pourrait se révéler être une expérience sensorielle accrocheuse (c'est là ce qu'on attend le plus dans ce genre de film, finalement) mais reste à la surface en raison des innombrables incohérences et longueurs qui le composent. Bon, je dois dire que déjà, le film est sacrément... beau. Beau dans le sens esthétique. En même temps, question décors, c'était plutôt restreint, mais le high-tech du caisson est agréable à contempler, à explorer, et même à ressentir par moments.
Dès le départ du film, ça se gâte sérieusement, et en grande partie à cause des innombrables flash-back de Liz, ce qui brise continuellement la sensation d'étouffement que nous sommes censés ressentir. Parlons-en, de ces flash-back, d'ailleurs... Une main qui joue du piano, Mélanie Laurent fumant sa clope dans un plan désaturé, des feuilles d'arbre... Bouh que c'est cliché ! Le rythme est ainsi continuellement brisé par ces "bribes" de souvenirs qui arrivent soit commee par magie, soit par des pics de douleur (?!), ce qui finit pas agacer.
Les incohérences s'enchaînent toujours plus tandis que l'oxygène baisse et qu'évidemment, Liz s'époumone, hurle, frappe et pleure, histoire de perdre encore plus d'air. Rien que ça, quoi... Agrémenté de l'IA la plus incompétente de l'univers, Liz finit par comprendre, à partir de la seconde moitié qui arrive alors que la lassitude se fait ressentir, que le problème est bien plus complexe qu'elle pouvait l'imaginer. Bref, je me suis vraiment ennuyé jusqu'à la seconde moitié du film, où tout finit par s'enchaîner (enfin !), nous apportant de jolies révélations - un peu certes trop actuelles parfois, mais réellement bien trouvées.
Rien à redire concernant Mélanie Laurent. Comme toujours juste et capable de nous transmettre ses émotions, elle porte le film à elle tout seule (...). Mathieu Amalric dans la voix de M.I.L.O, quant à lui, reste anecdotique, car plat, dénué de tout et fichtrement agaçant d'incompétence (et si tel était la volonté d'Aja, bravo, c'est réussi et je n'ai rien dit).
Je tiens également à souligner la musique de Robin Coudert, dont quelques thèmes marquants collent parfaitement au thème.
Bref, un bel essai de genre qui, malheureusement, en raison de son manque de maîtrise, finit par en devenir agaçant malgré de très belles images.