Tête à claques
Je pensais regarder une comédie, en réalité "P'tit con" se situe plutôt dans le registre de l'amertume et du pathétique, autour d'un personnage central de 18 ans mal dans sa peau et...
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le 2 juil. 2021
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Je pensais regarder une comédie, en réalité "P'tit con" se situe plutôt dans le registre de l'amertume et du pathétique, autour d'un personnage central de 18 ans mal dans sa peau et velléitaire.
Certaines situations et dialogues se veulent certes grinçantes et humoristiques, mais la tonalité générale n'est pas franchement gaie ni réjouissante, entre le contexte social et familial pesant, et le mal-être du héros.
Or ce mélange des genres ne fonctionne pas vraiment, le réalisateur Gérard Lauzier ne trouvant jamais le juste équilibre dans cette adaptation de sa propre BD "Souvenirs d'un jeune homme". Ainsi, le recours à la voix-off sous forme de journal intime, s'il permet de donner un peu de profondeur au héros, s'avère trop systématique et finit par devenir redondant.
Après un "T'empêche tout le monde de dormir" déjà brouillon, il s'agit du deuxième long-métrage de Lauzier, et on y retrouve les mêmes défauts formels rédhibitoires : réalisation laborieuse, photo assez moche, montage aléatoire...
Sur le fond, "P'tit con" n'est en revanche pas dénué d'intérêt, représentatif d'une époque, des doutes et contradictions d'une génération en mal d'idéaux, dans une société de plus en plus individualiste.
Le film diffuse ainsi un certain charme désuet, à l'image des décors anachroniques du Paris des années 80.
Hélas, l'ensemble apparaît plombé par le choix du rôle principal : en optant pour un personnage aussi antipathique, il aurait fallu un comédien doué et attachant, capable de susciter une certaine empathie malgré son comportement souvent odieux. Or le jeune Bernard Brieux n'est pas de cette trempe-là, de sorte que le héros se révèle vite pénible et agaçant (d'ailleurs la carrière de Brieux fera long feu, celui-ci préférant se tourner avec succès vers le doublage).
Heureusement, Lauzier peut compter sur une galerie de seconds rôles plus convaincants, à commencer par Guy Marchand et Caroline Cellier en parents bourgeois désemparés, ou Philippe Khorsand en peintre soixante-huitard lubrique.
On remarque aussi les longues jambes et le mini-short de la sexy Souad Amidou, dans l'un des premiers personnages de beurette banlieusarde du cinéma français.
On note enfin la présence dans des petits rôles de Daniel Auteuil et Josiane Balasko, deux jeunes acteurs qu'on avait pas fini de voir sur les écrans...
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le 2 juil. 2021
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