The big Oh !
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le 21 juil. 2013
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Pendant que Michael Bay et Rolland Emmerich s’échinent à couvrir leurs méfaits par des artifices pyrotechnique spectaculaire servant de poudre de perlimpinpin, Guillermo Del Toro utilise son talent et surtout son cerveau pour s’éclater avec l’entrain d’un gamin de 9 ans qui se jetterai dans son coffre à jouet. Du haut de son budget faramineux de 200 millions de dollars qui ne saurait pourtant égaler celui de John Carter, Pacific Rim envoie Optimus Prime et tout sa clique de figurants dans les cordes grâce à une mise en scène démesuré qui ne fait que souligner le gigantisme de ces colosses en juxtaposant les corps et les échelles couplé à des effets spéciaux qui n’ont pas pris une seule ride en l’espace de 10 ans. Certains blockbusters feraient d’ailleurs bien de s’en inspirer. Et il suffit de le revoir en 3D et en salle de projection pour s’en rendre compte dès son ambitieuse introduction qui sublime chaque relief du photogramme en lui donnant une profondeur rarement égalé. Mieux que ça, le cinéaste parvient à dévoiler son background scénaristique, résumer ses enjeux et son intrigue, caractériser son héros dans le feu de l’action et livrer un combat stratosphérique entre titans au coeur d’un océan tempétueux où l’inertie des mouvements et la force centrifuge des coups s’abattent implacablement sur la houle et sur le corps d’un gigantesque saurien de catégorie 4 sur l’échelle de la monstruosité. Et pour faire taire définitivement les mauvaises langues qui n’y verraient qu’un divertissement prônant l’impérialisme américain, le yankee arrogant y est sévèrement ballotté, finissant par s’échouer au bord de ses frontières, sur les rivages enneigés d’Anchorage.
À l’instar d’un Shinya Tsukamoto qui traitait de la fusion de l’homme et de la machine, Guillermo Del Toro choisi de mêler la télékinésie comme principal cerveau des Jaeger. Chaque copilotes contrôlent un hémisphère tout en étant relié l’un et l’autre par connexion, pouvant lire dans leur souvenirs passés, ressentir leurs instincts, leurs peurs, ou leurs plus lourds secrets, d’où l’intérêt de se comprendre et de savoir bien se synchroniser pour éviter de s’emmêler les pinceaux ou de se faire manger tout cru par une créature. Pacific Rim invite le monde entier dans ces joutes maritimes que des murs en acier ne saurait préserver des tsunami d’ampleur cosmique ou bien d’un lézard géant fonçant au travers tel un bulldozer. Américains, Russes, Chinois et Australiens y sont alliés, main dans la main dans le but d’annihiler enfin la menace avec plusieurs têtes nucléaires pour refermer la brèche interdimentionnel qui relie le monde dystopique de Del Toro à celui de Ishiro Honda. Evidemment, les spectateurs ont payés pour voir ces deux univers entrés en collision et si possible de manière la plus spectaculaire qui soit. De ce point de vue là, le public sera servit grâce à ces combats filmé au plus près de la mêlée parfois à hauteur d’homme ce qui donne lieu à des séquences de destructions cataclysmiques et d’autres plus horrifiantes comme le trauma d’une enfant perdu au milieu du chaos urbain.
Certains pourront bien lui reprocher un scénario presque enfantin, mais le cinéaste est certainement parvenu à livrer le plus bel hommage qui soit à la culture nippone qui utilisait autrefois le genre en réponse à l’occupation américaine pour pouvoir évacuer les drames de Hiroshima et de Nagazaki. La réponse technologique du pays qui s’est modernisé à la vitesse du Shinkansen s’est donc lui aussi matérialisé dans cette dévotion envers les méchas symbole de toute puissance. Le réalisateur mexicain n’est d’ailleurs pas le premier à avoir voulu insuffler ce vent venu de l’orient, puisque Stuart Gordon l’avait précédé dans les années 90 avec Robot Jox qui savait aussi aussi bien jouer de ces superpositions et échelles en stop-motion grâce au fantastique travail de David Allen. Le cinéaste y adresse d’ailleurs quelques clins d’oeil, de son début en Alaska, au check de ses pilotes ou bien au star-system qui s’établit au nombres de victoires acquises sur le champ de bataille, même si Del Toro n’a pas les mêmes velléités critique que pouvait avoir Joe Halderman qui en avait écrit le scénario. En revanche, les personnages y sont eux aussi réduit à l’état d’archétype, et de ce point de vue là, le film souffre paradoxalement de son manque d’humanité. On aurait également apprécié que la liaison télépathique soit d’avantage développé puisqu’elle est surtout réduite à son caractère utilitaire même si le récit esquisse bien deux traumas, cela ne va jamais plus loin et ne vise qu’à étoffer artificiellement le background des deux copilotes qui finiront par triompher de l’adversité sans pour autant offrir le sacrifice ultime et nihiliste que l’on pouvait envisager. On reste donc dans un blockbuster calibré où il convient de donner une porte de sortie aux héros sauveurs de l’humanité. Quoi qu’il en soit, Pacific Rim reste une œuvre infiniment plus grande qu’un simple plaisir régressif et ce grâce au talent de conteur de son réalisateur qui parvient à nous ramener à cette même insouciance naïve et infantile qui l’anime depuis ses plus jeunes années.
T’aimes l’odeur du blaster fumé au petit déjeuner ? Tu rêves de pouvoir voyager à travers d’autres dimensions afin de quitter ce monde de cons ? Rends-toi sur L’Écran Barge où tu trouveras toute une liste de critiques dédiées à l’univers de la science-fiction, garanties sans couenne de porc.
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le 23 juil. 2024
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