Sur le papier ça donne envie. Des monstres destructeurs, des robots géants, un réalisateur chevronné… Normalement c’est du bon. Si on ne s’embarque pas dans une histoire capilotractée et que tout le monde reste concentré sur l’essentiel, à savoir la baston, tout se passera bien.


Et globalement ça se passe plutôt bien. Pacific Rim ne rejoindra pas la longue liste des films de monstres massacrés sur l’hôtel du grand n’importe quoi. Même si on part légèrement en couilles sur le final, la globalité de l’œuvre est très convaincante. Et puisqu’il faut garder le meilleur pour la fin, un petit coup d’œil sur ce qui atténue (à peine) l’enthousiasme global.


En premier lieu, le contexte général. Il fallait bien angler sur une période et Guillermo du taureau a choisit de nous parachuter en pleine merde. Pour être bref, les cousins de Godzilla sont arrivés sur terre, les humains ont inventés des répliques de Transformers pour faire face, ça tout le monde le sait. Mais cette guerre se déroule en plusieurs phases. Premièrement, les méchants arrivent et on se fait massacrer la tronche, deuxièmement, on construit des robots qui s’avèrent plutôt efficaces pour casser de l’extra-terrestre et les immenses bêbêtes sont réduites à l’état de distractions. Enfin troisièmement, les saloperies marines s’adaptent et même les robots ont le plus grand mal du monde à les repousser. Globalement le film commence à la fin de cette troisième phase, quand seuls quatre robots sont encore en service et que l’humanité s’apprête à plus ou moins morfler. Tout ça pour dire qu’on ne verra pas d’immenses batailles entres une dizaine de machines et une myriade de monstres venus des profondeurs. En soi ce n’est pas un défaut mais on ne peut s’empêcher d’être frustrés.


Tout l’historique est résumé sous forme de montage constitué de morceaux de JT qui s’enchaînent dans un climat d’apocalypse. Une manière d’introduire le film certes très agréable mais merde on a droit à ça à chaque fois ! Une bonne idée reprise sans compter qui ne devient rien d’autre qu’un manque d’originalité désespérant.


Pour continuer dans les défauts majeurs, le côté « On a un monstre Niveau 4, c’est le plus énorme qu’on ai jamais vu » est très rapidement agaçant. On a compris que chaque fois le Kaiju en question est plus grand, plus beau, plus fort que le précédant inutile de le rappeler à chaque fois. Et puis vous avez l’air tellement con à jouer les Sacha sur son Poxédex. On n’est pas dans une partie de Pokémons où alors je n’ai pas compris le délire. Surtout pour nous sortir un « Big Boss » niveau 5 qu’on attend tout le film et qui se fait ouvrir aussi vite que les autres.


Mais à part ces détails mineurs, le film tient toutes ses promesses. Les Aliens sont géniaux (dommage qu’on en voit pas plus) et les robots arrivent à être convaincants. Les personnages sont basiques mais rien à foutre c’est pas eux les stars. L’ambiance, elle, est juste parfaite. Celle d’un film catastrophe qui joue de sa propre démesure sans pour autant décrédibiliser ce qu’il se passe à l’écran. A noter une scène absolument géniale dans cet esprit, le boulier effleuré par le poing gigantesque d’un Jaeger en plein combat. Une perle.


Mais avant tout, ce qui ressort de ce film, c’est l’ambition assumée de son réalisateur. G del T a regardé la bête dans les yeux et a foncé. Les films de monstres ne sont plus forcément à la mode mais il n’y a aucunes concessions destinées à attirer un public plus large. Rien qu’avec ça on a envie d’aimer son bébé et ses imperfections. En ce sens, Pacific Rim est assez semblable à ce qu’était Godzilla il y a 10 ans. A la fois impressionnant de démesure et assez intime pour être touchant. De quoi pardonner tout le reste.

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le 22 juil. 2013

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Caïn

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