Disons le tout de go, Pacific Rim tient la plupart des promesses faites dans les bandes annonces, à savoir communiquer l'angoisse du gigantisme, ce délicieux frisson auquel un nombre finalement conséquent de films ont tenté de se frotter en se cassant quasi systématiquement les dents. Independence Day réussit quelques secondes, voire quelques minutes, ce qui est peu à l'échelle du métrage, Transformers se plante complètement et laisse sur leur faim les naïfs qui avaient cru aux promesses de la bande annonce du 3eme épisode, The Avengers se débrouille pas mal dans le domaine, mais, s'il a d'autres qualités, ne réussit jamais à atteindre la toute puissance de Pacific Rim.
Pour trouver une analogie valable, il faut fouiller dans nos viscères et nos souvenirs d'enfants pour en extraire les émotions intenses et pures que le premier King Kong a soulevé en nous, ce mélange de terreur et d'émerveillement, la magie du cinéma au sens le plus strict, le plus pur.
Car oui, Pacific Rim fait appel à tout ça, réussit à invoquer la Magie que seuls quelques sorciers comme Ray Harryhausen ou Hinoshiro Honda réussissaient à manier.
C'est donc des étoiles dans les yeux que je suis sorti de la salle...
...
... oui, vous le sentez, ce "mais" qui commence à poindre, hein ?
Malheureusement, il y a un mais.
Car Guillermo Del Toro, enfermé dans son trip formaliste et son hommage aux géants du cinéma (au sens strict comme au figuré), semble négliger tout ce qui se situe à la périphérie. Enfin, j'ai dit semble, car au final, c'est plus subtil que ça.
Certains attaquent le scénario, mais je considère qu'on a affaire à un film à postulat, qui balance des données sans se vautrer dans des justifications foireuses, et c'est à mon sens une force du film plutôt qu'une faiblesse, ce choix assumé.
D'autres peuvent attaquer les personnages caricaturaux, et ils auraient raison. Pourtant, Del Toro navigue par choix dans cet univers de clichés, ou plutôt d'archétypes. Alors est-ce légitime de le lui reprocher ?
Je ne sais pas. Car autant certains persos sentent l'échec, la faute de goût, autant d'autres réussissent à dépasser leur modèle caricatural pour devenir humains. Là encore, ça passe ou ça casse, mais Del Toro assume à l'évidence ses propres choix.

Et pourtant, au final, malgré le fait que le film m'ait offert ce dont le cinéma populaire m'a privé des années durant, à savoir ce moment de pure magie que je ressentais enfant en regardant les soucoupes volantes de V, le cyclope de Sinbad, King Kong enchaîné devant le public, l'oeil du T-Rex du pourtant moyen Jurassic Parc, il manque quelque chose pour que Pacific Rim soit un grand film, et c'est dommage.
Est-ce l'aspect débilisant qui avait déjà sévi dans l'adaptation de Hellboy qui refait surface chez le réalisateur ? Y a-t-il un vrai problème ou n'est-ce au final qu'une histoire de goûts ?
Au final, je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est qu'il se passe quelque chose de gigantesque dans Pacific Rim. Et qu'il manque quelque chose. Quoi, mystère...
toma_uberwenig
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 23

Créée

le 25 sept. 2013

Critique lue 393 fois

5 j'aime

5 commentaires

toma Uberwenig

Écrit par

Critique lue 393 fois

5
5

D'autres avis sur Pacific Rim

Pacific Rim
real_folk_blues
8

The big Oh !

Nom d’un boulon, je sais pas par quoi commencer. Guillermo tu t’es vraiment fait plaisir. Hey Zack, j’ai vu une vraie figure messianique. Après tout, Jésus était noir, non ? Putain j’ai eu ce que...

le 21 juil. 2013

190 j'aime

65

Pacific Rim
Hypérion
7

Les Jaegers, en marche sans frémir.

Bon. Est-ce vraiment utile de faire une longue critique à propos de Pacific Rim ? Il n'y a pas de tromperie sur la marchandise, Guillermo Del Toro remplit parfaitement le cahier des charges. C'est...

le 19 juil. 2013

181 j'aime

12

Pacific Rim
guyness
4

La folie des glandeurs

Ayant pris la ferme résolution de ne plus jamais sombrer dans la facilité, j'ai décidé de vous épargner des titres simples et attendus comme: - Pacific Rim à rien. - Pacific ne Rim pas à grand...

le 13 juil. 2013

139 j'aime

140

Du même critique

Invasion Los Angeles
toma_uberwenig
8

Debord décrypté par un ex-catcheur

C'est de loin la meilleure, la plus claire explication possible de ce que Debord essaie de nous faire comprendre dans la Société du Spectacle. Bon, d'accord, les extraterrestres et les lunettes...

le 1 avr. 2011

85 j'aime

12

The Wicker Man
toma_uberwenig
10

Come. It is time to keep your appointment with the Wicker Man.

S'il n'en restait qu'un, ce serait celui-ci, presque sans hésitation. Et je profite du fait que ce soit le 1er mai, date au centre de l'intrigue du film, pour me décider à en parler. Tout commence...

le 1 mai 2011

75 j'aime

27

Si tu tends l'oreille
toma_uberwenig
8

Le temps retrouvé

Si vous abordez ce film avec les faux espoirs instillés par la bande annonce d'être confronté à un conte surnaturel, vous serez déçu. Et ce serait dommage, le film ayant beaucoup à offrir à ceux qui...

le 5 mai 2012

68 j'aime

3