Avec Pacific Rim, Guillermo del Toro a voulu rendre hommage aux kaijū eiga, films de monstres géants japonais. Un genre qu’il aime particulièrement. Avec ce film il a aussi réalisé un rêve d’enfant, certainement partagé par un grand nombre de gamins : piloter un robot non pas de l’extérieur mais de l’intérieur et non pas un petit robot mais un robot maxi géant !


Ce film de Guillermo del Toro, une fois de plus, est un conte. Le récit par lequel il débute peut être résumé ainsi : « il était une fois un monde où des robots géants combattaient des monstres. » C’est le point de départ à accepter pour entrer dans cette histoire. Comme del Toro l’a dit : « Si vous ne voulez pas entrer dedans, ne le faites pas ! Partez et allez voir un autre film ! ». Mais si on accepte d’entrer dans ce monde, alors on se prépare à vivre une belle expérience !


Pacific Rim est un conte avec des monstres terrifiants : les kaijūs, et des robots géants : les Jaeger, véritables machines de guerre. Mais le cœur de l’histoire c’est une petite fille : Mako. Si elle est devenue adulte, la petite fille apeurée et traumatisée par la mort violente de toute sa famille, est toujours vivante en elle. Et cette petite fille se réveille quand Mako se trouve dans des circonstances qui lui rappelle son passé. Elle veut plus que tout être pilote des Jaegers pour tirer vengeance de la mort de sa famille, mais quand elle y est c’est une petite fille qui gît au fond de cette masse de tas de ferrailles ! Image très forte et symbolique de l’enfant qui demeure vivant en chaque adulte qu’il le veuille ou non, qu’il le sache ou non. Celui qui contrôle le robot c’est l’enfant. Et pour gagner la bataille il faut que l’enfant soit guéri. Mako, cette petite fille toujours en vie, a besoin d’être guérie de sa peur, d’être apaisée. Ce chemin de guérison et de victoire, elle va le faire avec Raleigh, un jeune homme, excellent pilote de Jaeger, lui aussi traumatisé par la mort de son frère aîné.


Avec ce film on est dans l’excès total, dans le gigantisme : les images sont démentielles, les chocs sont violents. On est aussi dans la fragilité totale : les images qui montrent la petite Mako, magnifiquement interprétée par Mana Ashida, seule, perdue et en larmes au milieu des ruines de la ville sont superbes. C’est ce que dénonce ce film : la violence et la puissance qui écrase la fragilité au cœur de l’homme. Car ces Kaijus combattus par les robots sont un symbole de l’être humain avide de pouvoir, avide de puissance. Ils appartiennent à une race de colonisateurs. Ils conquièrent une ville, puis une autre, puis encore une autre. Il leur en faut toujours plus, c’est sans fin. A moins qu’une autre force, d’un autre type ce dresse face à cette puissance aveugle, insatiable et destructrice…


Avec Pacific Rim, Guillermo del Toro signe une fois de plus un film qui comporte plusieurs niveaux de lecture possibles. Il y aurait plein d’autres choses à dire sur lui. Il est l’un de ses films que del Toro aime le plus et dont il est le plus fier.

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le 21 mai 2022

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abscondita

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