Cet univers de robots géants pilotés nous évoque le lointain Goldorak, une des toutes premieres séries japonaises à avoir connu un franc succès chez les plus jeunes en France ( faisant suite à Mazinger Z, plus confidentiel dans l'hexagone ). On se rappelle également de Macross ou encore Patlabor. L'univers des Mechas est vaste mais resta souvent cantonné aux films de Genre. En 2013, Guillermo se lance dans Pacific Rim, qui emprunte autant à l'univers des Mechas qu'aux films de monstres du type Godzilla. Évidemment la comparaison avec ce dernier et un autre Transformers est inévitable, et Del Toro s'en tira habilement en se concentrant sur ses personnages et notamment le fait qu'ils doivent synchroniser leurs esprits pour dompter ces géants d'acier. On retiendra du premier film une scène d'anthologie, où Mako, l'une des deux pilotes du Gipsy Danger, se retrouva prisonnière de son passé, offrant une certaine profondeur dramatique au scénario.
Uprising conserve tout son background, mais comme de nombreuses suites, se heurte à la difficulté d'entretenir notre curiosité sans l'aspect découverte et initiatique du premier opus. En découle un film survolté, sans temps mord ni nuance, où les personnages crient dans un vacarme déjà rendu étourdissant par les explosions et destruction d'immeubles. Il manque à ce Uprising, le temps de la réflexion et de l'humour où on aurait pu développer et enrichir cette mythologie comme cela avait été le cas avec Ron Perlman en trafiquant d'organes Kaiju. Donner différentes couleurs aux équipes des Jaegers était une bonne idée, mais fait hélas référence à d'autres franchises pour teenagers. Car là où le premier Pacific Rim trouvait un certain intérêt dans un registre plus sérieux, au travers d'un casting mature et inspiré, le second, résolument orienté pour un public jeune, s'adonne à de folles cabrioles, habiles mais redondantes. Si vous êtes sensible des oreilles, cardiaque voire épileptique, passez votre chemin. Les autres apprécieront le soin apporté aux scènes de batailles et les nombreux détails et gadgets qui font de Uprising un film de Monstres vs Mecha survitaminé.
On notera que Del Toro, ici seulement producteur, et fraichement multi-oscarisé, suit étrangement les pas d'un Spielberg capable d'enchainer les succès critiques et les films personnels avec des productions lisses et de pur divertissement. Une tendance de marché à Hollywood ? Du coup, cela m'a donné envie de revoir le premier, auquel j'attribue une étoile de plus, car le réalisateur avait fait l'effort de ne jamais tomber dans les pièges de ce type de films, à savoir, la surenchère gratuite ou le récit puéril, propre à d'autres réalisateurs bourrins comme R.Emmerich ou M.Bay.