Ce film propose une ambiance totalement singulière. Face à des enjeux d'une extrême gravité (explosion nucléaire), les personnages sont à côté de la plaque. Y-a-t-il un pilote dans l'avion ?
De Roller est censé représenter le gouvernement français mais ne reçoit aucune information, semble en permanence dans la figuration. Tout le monde a déjà croisé un type comme lui, aux paroles creuses, dans un relationnel vide de relation. Les dialogues sont d'ailleurs d'un naturel troublant. Il mène son "enquête" avec des bouts de ficelle. L'Amiral est en roue libre, semble opérer en dehors de tout cadre et dans une folie profonde.
Cette île du Pacifique semble éloignée de tout, livrée à elle-même. En même temps, ses paysages ont tout du paradis perdu (dans la lignée de l'esthétique Tiki Pop fantasmée). Un paradis dont on n'échappe pas, toujours hanté par le spectre de la colonisation.
Un film qui propose donc une réflexion admirable, dans une esthétique fascinante.