"Allez-y, ouvrez la mallette, le code c'est 666" Voilà un film qui dès ses dix premières minutes, n'hésite pas à donner le ton. Ici, on utilise que les grosses ficelles, les dialogues ne servent qu'à expliquer ce que font les personnages pendant qu'ils le font, personnages interchangeables, qui ne font jamais que servir de chair à canon pour un fantôme qui a manifestement emprunté son costume au club de théâtre local. Rien ne va là dedans : les acteurs en font des caisses ; les violonistes font des gestes aléatoires lorsqu'ils jouent, mais la musique sort quand même, désynchronisée (sauf que c'est le son d'un synthé hein, euh, faut pas trop en demander non plus); le ketchup coule à flots ; tous les sons résonnent inexplicablement ; le décor, fait de bric et de broc, évoque une attraction de train fantôme à la fête foraine du village ; et tout ceci, manifestement filmé de jour, est passé au filtre bleu, pour le plus grossier rendu de nuit américaine qu'il m'ait été donné de voir.
Bref, les situations absurdes s'enchaînent sans aucun temps mort, et l'amateur de cinéma d'exploitation italien saura trouver ici de nombreux éclats de rire. Et quoique nulle personne saine d'esprit ne saurait accorder à ce film une note supérieure à 4, je dois avouer qu'il a pour lui une certaine aura. Cette aura, il la doit probablement au fait que tout est constamment à côté de la plaque, tant et si bien que le spectateur désarmé ne sait plus à quoi se raccrocher, malgré le fond tout à fait convenu de l'oeuvre.