L'amateur de série Z que je suis, rempli du cynisme cruel qui constitue, qu'on veuille l'admettre ou non, le cœur de notre hobby, est passé plusieurs fois devant Glen Or Glenda avec un œil moqueur.
Il fallait que je m'esclaffe bêtement devant les faux raccords, le montage psychédélique, les dialogues surréalistes et la psychologie sommaire sur laquelle repose le scénario. Mais cette fois-ci, en quête comme les autres fois d'un rire facile et tendre, j'ai vu la lumière. Certes les monologues de Bella Lugosi et la mise en scène chaotique suscitent encore chez moi l'hilarité, mais, que voulez-vous, dans Glen Or Glenda en tant qu'oeuvre, il se passe quelque chose.
Soyons clairs : c'est très raté, et c'est même techniquement mauvais. Mais peu importe ici que le film soit savamment fait : des techniciens, je tape dans une poubelle y'en a dix qui sortent. Mais des auteurs... Mais des Ed Wood...
Glen Or Glenda porte une vision, une certaine idée du cinéma. Un cinéma grandiose, un cinéma spontané, un cinéma d'art. Je sors de cette oeuvre singulière avec la ferme volonté d'aimer encore plus ce bel Art.